Croisière Sud en Mer Rouge
Quelle grisaille, vite un café ! Le terminal T3 à 5h du matin, quatre heures de vol, quarante-cinq minutes de bus entre Hurgada et Safaga et hop, nous voici dans une petite barque qui supporte à peine nos gros sacs de plongée. Elle nous emmène sur un gros bateau très confortable et la première chose que l’on fait est de mettre au rancard nos jolis souliers que nous ne reverrons pas avant une semaine.
Au rancard la vie parisienne, je change de "requin" !
Au rancard la vie parisienne, je change de "requin" !
La croisière sud...
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Je pars faire une croisière classique, elle fait partie de celle que l’on appelle "bon rapport qualité prix" et j’imagine déjà mes petites palmes s’activant dans la mer rouge, cette mer qui rassemble tous les plongeurs de la planète. Petit budget oblige, j’ai opté pour la croisière sud, réputée pour les gros pélagiques (contrairement à la croisière nord conseillée pour ses épaves).
La première impression du bateau est une sensation de confort je suis sur "le Ghani" de construction égyptienne (32 m de longueur et 7,5 m de large) qui pour cette croisière accueillera vingt plongeurs. Les cabines, toutes très spacieuses, sont aménagées dans un style pur et clair alliant les placages de chêne clair vernis et les finitions en acajou.
Demain, "Bahr el-Ahmar" (Mer Rouge en arabe) sera à moi ou une partie seulement car ce golfe de l'océan Indien niché entre l'Afrique et l'Asie est long d'à peu près 1900 km, pour une largeur maximale de 300 km avec une profondeur moyenne de 500 mètres et maximale de 2 500 mètres dans la fosse médiane centrale, bref pas assez d’une vie pour faire le tour des plongées potentielles.
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une histoire de 30 millions d'années
La création de la Mer Rouge est due à la séparation de l'Afrique de la Péninsule Arabique. Ces chaînes de montagnes aux minéraux rouges, dont les reflets ont inspiré les marins de l'antiquité qui donnèrent à cette étendue marine le nom de "Mare Rostrum" (Mer Rouge). Le mouvement a commencé il y a une trentaine de millions d'années et se poursuit de nos jours, ce qui explique l'existence d'une activité volcanique dans les parties les plus profondes. Nos futurs descendants connaîtront cette mer comme un véritable océan, en espérant pour eux que les poissons seront toujours présents.
Les côtes de cette mer magique offrent à notre regard de superbes récifs coralliens qui abritent une riche vie sous-marine et la présence d'anciens ports témoignent de l'activité maritime intense qui façonna l'histoire de la région depuis les pharaons.
Au programme de cette croisière, des noms imprononçables de sites qui, il faut bien l’avouer ne m’ont pas tous fait rêver mais d’autres résonnent dans notre tête comme le choc des blocs que l’on prépare pour se jeter dans ce liquide à 26°C: d’Elphinstone à St John’s Reef, je ne sais encore quel est ma préférence mais les deux sont séparés par une multitude de plongées magiques.
St John's situé à l'extrême sud de l'Egypte, à la frontière du Soudan est un immense récif de 21 km sur 13 km, offrant de nombreux sites vierges. Les tombants recouverts d’alcyonaires colorés et de corail noir attirent les grands pélagiques, tandis que les tortues, napoléons et mérous se croisent avec léthargie au grés des courants.
Voici donc le festival de notre croisière: Shaab Marsa Alam, Gota sharm, Habili Aly, Gota Soraya, Um El Eruk, Gota Kebir, Abu Khararim, Satayeh (Dolphin Reef), Shaab Maksur, Shaab Claudio, Shalanayat 1, Gota Sharm, Abu Dabab et Elphinstone.
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Des sites diversifiés
d'une richesse incroyable
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Shaab Sataya (Dolphin Reef) ce vaste ensemble de récifs aux superbes formations coralliennes, me transporte dans une promenade au milieu de plusieurs bancs de poissons soldats et écureuils, tandis que les papillons et poissons cocher exposent leurs duos jaunes en me scrutant.
Mikauwa Island et sa roue de barracudas qui partage le grand bleu avec les requins gris. Au loin, un ensemble de pitons coralliens jouent avec la lumière et des taches multicolores. Des anthias et chromis bleu-vert virevoltent autour du corail dentelle et des hydraires arborescents.
Les tombants dégringolent et je me laisse chuter sans bouger à la rencontre d’un couple de thons.
Daedalus à mi-chemin de l’Arabie Saoudite est le plus éloigné de tous les récifs égyptiens, 52 miles marins, soit 96 km à l'est de Marsa Alam. Cette île isolée est longue de 450 m et large de 100 m, marquée par un phare noir et blanc planté seul au milieu d’un horizon bleu azur. Malgré des courants qui peuvent être très forts, des murs vertigineux nous offrent une plongée renversante et repérer les grands pélagiques qui patrouillent devient un jeu.
Le récif prend fin par une énorme table submergée, abondante en formations de coraux durs et primitifs, typiques de Daedalus et avec un peu de chance des requins baleine peuvent également être croisés sur cette zone.
Le récif d'Elphinstone s’étalant sur 300m de longueur est l'un des meilleurs spots de plongée du sud de l'Egypte. Ses tombants spectaculaires plongent verticalement sur chaque coté à plus de 100 m et sont couverts de magnifiques coraux mous dansant sous des millions d’anthias virevoltant comme des abeilles autour d’une ruche.
Drapé de coraux colorés, le plateau du Nord chute par étapes de 8, 25, 40 m et plus.
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sous le... bateau
Mais le plus impressionnant se trouve … sous le bateau. Ce jour là, m’appliquant pour une superbe mise à l’eau je me trouve nez à nez avec un impressionnant requin océanique ou Carcharinus longimanus d’environ 3 mètres. Le maraudeur se rencontre presque toujours près de la surface car bien qu’il préfère les eaux du grand large, si les fonds sont suffisamment profonds et que la faim le tiraille, il n’hésite pas à venir tourner autour des nombreux bateaux de plongée.
Un petit piquant agréable et un faux sentiment de danger puisque ce requin réputé dangereux ne s’est jamais attaqué aux plongeurs d’Elphinstone. La danse de mon nouveau compagnon, la même depuis la nuit des temps, m’intrigue et les seigneurs en impose par leur présence.
Soudain, je sens une présence derrière moi, je me retourne et là, sous ses reflets soyeux qui lui ont valu son surnom, plane un Carcharhinus falciformis peu timide comme à l’accoutumée. Je ne le quitte pas des yeux car le soyeux contrairement aux autres espèces de requins attaque frontalement et sans "préliminaire".
Entre chaque site, il n’est pas rare d’apercevoir nos amis les dauphins qui jouent avec le bateau et à chaque fois, c’est avec la même euphorie que tout le monde se jette à l’avant du bateau, le sourire aux lèvres tel des enfants émerveillés… la magie des dauphins nous transporte !
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Un rapport qualité/prix
indéniable
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Après toutes ces plongées, quel plaisir d’être accueilli par une équipe bien sympathique toujours de bonne humeur. La nuit tombée, une petite barque de pêcheurs égyptiens nous accoste et ceux-ci viennent discuter avec l’équipage. Quel contraste ! Ces hommes passent des semaines sur cette barque jour et nuit pour se nourrir et faire vivre leur famille.
Pour nous, ce soir, le repas est frugal et nous dînons à l’arrière du bateau sur un fond de nuit étoilée, de rires et chants de notre équipage. On prend plaisir à relater nos plongées et je finis ma nuit sur le pont supérieur en comptant les étoiles filantes et en me remémorant mes nombreuses rencontres aquatiques.
Paradise Plongée
Contacts et Renseignements pour ce type de croisière