voyage plongée KiritimatiVoyage plongée Kiritimati

Je suis à Kiritimati, le plus grand atoll du monde et peut-être le plus ancien, coincé entre lagon et océan. L’horizon est partout. Cette ancienne île Christmas, appartient à la république des Kiribati (33 îles réparties entre îles Gilbert, îles Phoenix et îles de la Ligne) dont la capitale est Tarawa-Sud dans l’archipel des îles Gilbert, à 3300 km d’ici (4 heures de vol)... Dive now !
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Conseils pour les grands consommateurs d'air

Par Christophe Migeon
Le débutant en plongée a bien des soucis. Entre autres, il s’agit pour lui de gérer en bon père de famille sa précieuse réserve d’air. Lors de ses premières immersions, il arrive souvent que, 15 ou 20 mn à peine après la mise à l’eau, l’apprenti plongeur se voit contraint d’aller tapoter sur l’épaule de son chef de palanquée pour lui signaler , tout penaud et la sous-cutale entre les jambes, une aiguille de manomètre flirtant déjà avec les 50 bars...
Ce faisant, le malheureux ne manque pas de s’attirer les regards haineux de ses camarades, dont certains mettent déjà la main sur le manche du poignard et n’hésiteraient pas en servir, si le chef de palanquée, homme sage et responsable, mais qui cependant n’en pense pas moins, ne donnait le signal de la remontée. L’éhonté dilapidateur d’air se voit alors accablé de tous les maux de la Terre et de l’Océan pour avoir écourté par son incurie une plongée fort prometteuse. La mine basse et le rouge au front, il ne lui reste plus qu’à s’interroger sur l’extraordinaire sortilège qui le pousse consommer 2 fois plus que ses aguerris collègues. Souffre t-il d’une maladie mystérieuse ? Une fuite sournoise ne serait-elle pas à l’origine de cette piètre performance ? Serait-il équipé de poumons surdimensionnés ? A t-il été marabouté ?

Nous sommes hélas tous passés par ces affres. Qui n’a jamais envié l’un de ces vieux barbons à collerette Fenzy qui fort de ses 3000 plongées ne laisse échapper des bulles que 2 ou 3 fois par minute, au point que l’on se demande parfois, lorsqu’il est posé sur le fond ou flottant entre deux eaux, s’il n’est tout simplement pas mort. Quel sont les secrets de ces grands maîtres de la respiration ?

Lorsque le jeune plongeur demande à ses compagnons plus expérimentés ce qu’il doit faire pour moins consommer, il s’entend généralement répondre : « Le mieux c’est de ne pas y penser. Plus tu vas te concentrer sur ta respiration, plus tu vas consommer ». Ce n’est pas faux. La prise de conscience de sa propre respiration peut tourner à un véritable délire paranoïaque et angoissé conduisant au résultat exactement inverse à celui recherché. Mais la réponse est un peu courte. Il existe quelques trucs, ou plutôt lignes de conduite, qui s’y l’on s’y tient permettent de calmer le manomètre.

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Eloge de la lenteur

Si dans notre fougueuse société de terriens, l’apathie est une valeur rarement célébrée (parlez en pour vous en convaincre à votre patron), elle devient sous l’eau l’une des grandes clefs de la réussite. L’eau est 800 fois plus dense que l’air. Et la magie de la physique fait que votre vitesse est proportionnelle au carré de l’énergie nécessaire pour la produire. En clair, si l’envie vous prend sous l’eau d’aller deux fois plus vite, vous utiliserez 4 fois plus d’énergie. Laissez donc filer ces impétueux plongeurs qui, le jarret saillant et la palme affûtée, vous font le tour du sec à la vitesse d’un calmar apeuré. Vous aurez d’abord l’occasion d’observer bien plus de choses et ensuite, vous consommerez moins. Garanti sur facture.

Traînassez vous donc en toute quiétude, adoptez l’allure du nudibranche sur son bouquet d’hydraires, nagez lentement avec la sérénité d’un bouddhiste de retour de pèlerinage, regardez vos instruments avec langueur, retournez vous avec nonchalance et sans précipitation aucune et si votre empressé chef de palanquée vient vous houspiller envoyez le paître. L’heure de la révolte a sonné ! Indolents de tous les Océans, unissez vous ! Il est grand temps de revendiquer le droit à la paresse sous-marine. Que dis-je, ce n’est pas un droit mais un devoir ! Il y va de la santé de tous. Au diable les hyperactifs chroniques, les impatients encagoulés et autres coupables de plongées expéditives !

Ne sombrez pas pour autant dans un état semi-comateux et sortez de votre de léthargie si l’on vous demande de l’air. En cas de fort courant frontal, n’hésitez pas à vous aider de vos mains, mais attention, avec circonspection : N’agrippez que les rochers nus et massifs, des blocs de coraux dans leurs parties mortes ou dépourvues de polypes. Pensez également à bien vous protéger du froid : Il a une incidence directe sur le rythme respiratoire. Si vous pensez consommer plus que de raison, mettez donc une bonne cagoule, même en eau chaude. Vous en verrez immédiatement les effets.

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Célébration de l’hydrodynamisme


Vous l’aurez remarqué, une dorade ne laisse pas dépasser grand chose de son petit corps fuselé. Elle est, comme nous, à la recherche du meilleur compromis entre consommation d’oxygène et efforts fournis. Tachez de vous en inspirer, en assujettissant au plus près du gilet le panache de tuyaux et autres accessoires qui vous font tant ressembler à un sapin à la veille des fêtes. On gagne beaucoup à observer la nature : Rentrez tout ce qui dépasse, fourrez le parachute dans la poche de la stab, idem pour le tuba que certaines écoles ordonnent sous peine d’excommunication de porter à la sangle du masque. Tout simplement mortel en cas de courant. Allez hop virez moi tout cela ! Epurons nous la silhouette, retrouvons le profil de l’anguille.

Il s ‘agit de limiter le lestage au minimum nécessaire pour la tenue du palier de façon à gonfler le gilet le moins possible. La dorade, à moins qu’elle ne soit la gueule prise dans un hameçon, ne nage pas inclinée, la tête plus haute ou plus basse que sa nageoire caudale. C’est pourtant ce que font la grande majorité des plongeurs, soit trop lestés et adoptant la position d’un Airbus sur le point d’atterrir, soit pas assez, et dans ce cas, palmant la tête en bas le derrière en l’air. Quelque soit le charme suggéré par cette élégante posture, elle n’en reste pas moins contraire aux préceptes d’hydrodynamisme, qui vont permettront de moins consommer. Réduire la traînée, la résistance de l’eau, en adoptant l’horizontalité voilà l’une des clefs du problème.

Et au fait, cessez donc d’agiter les pattes comme un terre-neuve en détresse : Rangez donc les bras le long du corps ou à défaut croisez les. En utilisant le poumon-ballast, vous éviterez ces petits mouvements parasites disgracieux et gros consommateurs d’air.

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Apologie d’une respiration lente et profonde

Contrairement à ce que pensent de nombreux néophytes, une respiration superficielle ne va qu’envenimer les choses. Chaque inspiration ramène aux poumons le volume d’air vicié qui se situait dans la gorge et la trachée. Plus le volume de la nouvelle inspiration est faible, plus le pourcentage de CO2 dans l’air arrivant aux poumons va être important, et plus il va s’en dissoudre dans le sang. Ce qui n’est pas très bon pour les économies d’air :

L’un des principaux centres de contrôle respiratoire se situe au dessus de la moëlle épinière dans la partie inférieure du tronc cérébral. Des chémorécepteurs analysent la quantité de CO2 dissous dans le sang. Si elle est trop élevée, le centre de contrôle décide d’accélérer le cycle respiratoire afin de faire baisser la teneur en CO2. Donc si vous ne renouvelez pas suffisamment la quantité d’air dans vos poumons, un cycle d’inspirations de plus en plus rapide sera déclenché.

Ainsi paradoxalement, un bloc dure bien plus longtemps quand on en tire de grandes goulées.
Respirer profondément, mais aussi lentement : Cela permet tout simplement d’allonger la période d’échange gazeux dans les poumons.
Les vieux plongeurs, ceux qui ont le poil plus sel que poivre et la combinaison élimée, habituent leur organisme à de fortes concentrations sanguines en CO2. Les centres respiratoires développent une sorte d’insensibilité au CO2 à fortes doses et une baisse de la ventilation s’ensuit. Cela malheureusement ne procure pas que des avantages, puisque cette accumulation de CO2 favorise la narcose et la maladie de décompression.

Le cycle respiratoire s’effectue normalement 10 à 15 fois par minute. Pourtant on s’aperçoit que la fréquence de ce cycle diminue avec la pratique. Sans même souvent y penser, le plongeur expérimenté fait une pause après l’inspiration. Attention cette pause ne s’apparente normalement pas à une apnée, car elle s’effectue la gorge ouverte sans obturation de la trachée. Mieux vaut sans doute que le débutant n’y pense pas trop, cela viendra naturellement avec le nombre de plongées.

Si malgré ces conseils avisés, vous demeurez un grand têteur de bloc, c’est que vous êtes sans doute vraiment marabouté. Cherchez dans votre entourage qui vous veut du mal. Ou peut-être avez une paire de très gros poumons. Je vous en félicite mais vous recommande alors vivement des partenaires de palanquées calmes, compréhensifs ou bien affectés de la même difformité.

Christophe Migeon
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