Vogue à l'âme
Je m’interroge... Afin de vérifier, par moi-même, la fonte des glaces du pôle, due en partie à la pollution induite par les pays civilisés de l’hémisphère nord, je suis allé au Groenland. J’ai par habitude de faire confiance aux scientifiques mais je suis aussi un peu comme Saint Thomas… Pour cela, j’ai du prendre un avion, consommateur de carburant de surcroit...
J’ai donc indirectement pollué à mon tour. A cause (ou grâce) à moi mais très modestement, peut-être que des milliers de personnes vont lire cet article et, pourquoi pas, avoir envie d’aller vérifier par eux-mêmes mes écrits ou ceux des scientifiques qui m’ont précédé. Ainsi s’emballe la machine !
Comment sortir d’un restaurant, peu connu, au très bon rapport qualité-prix et ne pas en parler à ses amis, ses parents, son voisin de palier ? Au risque qu’alors, les tarifs augmentent ou qu’il faille ainsi réserver plusieurs jours à l’avance. Comment ne pas colporter la nouvelle que tel ou tel film est génial ? Que le musée du Louvre est passionnant ? Que les calanques de Marseille sont magiques ? Comment ne pas conseiller d’aller plonger en mer Rouge, au risque de… C’est ce que j’ai fais à Hurghada (comme d’autres d’ailleurs !) il y a une trentaine d’années, à l’époque où il n’y avait qu’un seul hôtel onéreux et où nous dormions chez l’habitant, après presque deux jours de voyage, pour approcher des dizaines de requins à chaque plongée. Ainsi est la nature humaine : à la fois généreuse et égoïste. Méa culpa.
Que faire devant ces dilemmes quasi quotidiens ? Je n’ai pas vraiment les réponses. Alors, je m’interroge.
Rester chez moi. Ne plus photographier. Ne plus écrire. Ne plus communiquer. Ne parler à personne de tant de beautés rencontrées. Boycotter les films, les magazines, les livres qui font rêver, tous les médias. Je reconnais avoir du mal.
Autre paradoxe : Je passe ma vie à photographier les poissons, à m’émerveiller de la présence d’une daurade ou à m’attendrir devant un banc de sars ou de loups et… à me délecter d’une assiette garnie des animaux sus cités. Help !
J’avoue que cela m’empêche quelquefois (pas souvent, il est vrai) de trouver le sommeil. Si quelqu’un peut m’aider à résoudre mes incertitudes, je lui en serais très reconnaissant. En attendant, la conscience pas toujours très sereine, je continue à voyager en avion, je persiste à manger du poisson et à photographier les plus belles beautés du monde. Pour témoigner. Le plus souvent, le plus longtemps possible et pour le plus grand nombre.
Au risque de…
Simplement.
Henri ESKENAZI
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Droit de reproduction réservé - Copyright texte et photos Henri Eskenazi
Comment sortir d’un restaurant, peu connu, au très bon rapport qualité-prix et ne pas en parler à ses amis, ses parents, son voisin de palier ? Au risque qu’alors, les tarifs augmentent ou qu’il faille ainsi réserver plusieurs jours à l’avance. Comment ne pas colporter la nouvelle que tel ou tel film est génial ? Que le musée du Louvre est passionnant ? Que les calanques de Marseille sont magiques ? Comment ne pas conseiller d’aller plonger en mer Rouge, au risque de… C’est ce que j’ai fais à Hurghada (comme d’autres d’ailleurs !) il y a une trentaine d’années, à l’époque où il n’y avait qu’un seul hôtel onéreux et où nous dormions chez l’habitant, après presque deux jours de voyage, pour approcher des dizaines de requins à chaque plongée. Ainsi est la nature humaine : à la fois généreuse et égoïste. Méa culpa.
Que faire devant ces dilemmes quasi quotidiens ? Je n’ai pas vraiment les réponses. Alors, je m’interroge.
Rester chez moi. Ne plus photographier. Ne plus écrire. Ne plus communiquer. Ne parler à personne de tant de beautés rencontrées. Boycotter les films, les magazines, les livres qui font rêver, tous les médias. Je reconnais avoir du mal.
Autre paradoxe : Je passe ma vie à photographier les poissons, à m’émerveiller de la présence d’une daurade ou à m’attendrir devant un banc de sars ou de loups et… à me délecter d’une assiette garnie des animaux sus cités. Help !
J’avoue que cela m’empêche quelquefois (pas souvent, il est vrai) de trouver le sommeil. Si quelqu’un peut m’aider à résoudre mes incertitudes, je lui en serais très reconnaissant. En attendant, la conscience pas toujours très sereine, je continue à voyager en avion, je persiste à manger du poisson et à photographier les plus belles beautés du monde. Pour témoigner. Le plus souvent, le plus longtemps possible et pour le plus grand nombre.
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