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Plongée Etang de Thau : Rencontres amicales sur le thème de la biologie
Les 16 et 17 mai derniers, une rencontre amicale sur le thème de la biologie s’est déroulée autour de l’Etang de Thau. Organisée par Emmanuel Serval, le directeur du Club Odyssée Plongée de Sète, ce week-end a rassemblé des plongeurs de tous niveaux, avides de découvrir les fonds atypiques de l’Etang, connu pour abriter la plus importante population d’hippocampes d’Europe...Dès la première plongée, tout le monde se met en quête de nos amis mouchetés ou à museau court (les deux espèces présentent ici). Le site du ponton, où se font la plupart des plongées dans l’étang abrite une faune extraordinairement riche. A défaut d’hippocampes, qui se sont fait timides ce matin là, on ne manque pas d’y croiser une foule d’animaux plutôt rares ailleurs. En effet, le biotope très particulier de l’étang, à la salinité un peu plus élevée que la mer, en fait le paradis des limaces de mer qui pullulent littéralement. Les doris marbrés en train de brouter les ulves, les doris blancs, les énormes aplysies se promenant sur le fond, toujours deux par deux, l’une au-dessus de l’autre, personne ne manque à l’appel. Au détour d’une coquille d’huître, c’est un gros mâle blennie paon qui nous fait les gros yeux, mécontent que l’on vienne empiéter sur son territoire. Le site du ponton donne même lieu à l’exploration d’une petite épave. Les anémones et les spirographes ont colonisé sa coque et les plongeurs attentifs peuvent y découvrir des groupes de minuscules crevettes grégaires. Cette première immersion donne l’impression d’un foisonnement de vie.
La prochaine plongée part de la plage de Mèze, non loin du camping où les participants à ce we sont hébergés en bungalow tout confort. Le site consiste en un immense herbier d’ulves et de zostères. A force de scruter la moindre tige à la recherche d’une frimousse pointue, l’on découvre des pontes ou des crustacés minuscules que l’on ne remarque que rarement dans des plongées traditionnelles. Malgré la visibilité très moyenne, on en prend plein les yeux. Une anguille s’enfuyant à toute vitesse manque de nous faire avoir une attaque. Quelques chanceux peuvent même tirer le portrait d’un hippo.
Ce week-end précisément, la fête nautique battait son plein et se fût l’occasion pour Emmanuel Serval d’organiser une soirée en partenariat avec le Musée de l’Etang de Sète à Bouzigues. Après une dégustation d’huîtres et de vin de pays, le musée accueillit deux conférences, de Cathy Galtier et Cathy Serval sur la vie dans l’Etang et les Hippocampes. Ces deux amoureuses de l’étang ont brillamment fait partager leur passion en montrant l’extraordinaire biodiversité de ce milieu pas comme les autres, ainsi que les méthodes employées dans les campagnes de recensement des hippocampes. Se fût également l’occasion de présenter aux spectateurs le film de Fred et Patrick Maxant, rassemblant des images de rêves tournées dans l’étang. L’un est photographe sous-marin, l’autre vidéaste, et tout deux ont su faire partager leur passion pour la bio en réalisant un documentaire touchant sur le microcosme de l’Etang. Pour les plus courageux, une plongée de nuit apporta son lot d’hippocampes.
Le lendemain les plongées eurent lieu à la plagette de Sète et à la résurgence de la Vise. A la plagette, la plongée s’effectue dans 2 mètres d’eau, sur un herbier regorgeant de vie. Une femelle hippocampe nous fit l’honneur de sa présence, quelques minutes après, c’est son petit mâle, reconnaissable à sa poche d’incubation gonflée, qui pointait le bout de son nez. Après quelques dizaines de photos et plus de 2h passées sous l’eau, il est temps de rentrer pour le pique-nique pris devant le club Odyssée sur le port de Sète. Ce club associatif dispose de moyens impressionnants, notamment 4 bateaux dont un voilier. La résurgence de la Vise est une plongée très particulière. Une source d’eau douce sort à quelques dizaines de mètres de la rive de l’Etang. La résurgence se signale par un gouffre impressionnant qui tombe à 30 mètres de profondeur. Les parois sont abruptes et colonisées par des centaines de cérianthes. Alors qu’en hiver, l’eau froide est translucide, au printemps l’eau chargée de particules empêche d’y voir à 50 cm. A 15 mètres de profondeur on se croirait déjà en plongée de nuit. Impossible dans ces conditions d’aller tester les 22 C° de l’eau douce que l’on trouve à partir de 25 m de profondeur. Tant pis, ce n’est que partie remise ! Particularité de cette plongée, un établissement thermal situé sur la rive pompe directement l’eau douce au fond de la résurgence. A cette époque de l’année, les tuyaux sont complètement recouverts de sargasses, connues pour aimer les eaux chaudes. Depuis la surface, on repère très bien les deux grandes traînées d’algues et sous l’eau, il suffit de les suivre pour tomber directement sur le trou de la résurgence.
Cinq plongées, cinq sites et cinq atmosphères différentes : l’Etang de Thau réserve des paysages diversifiés auxquels on ne s’attend pas forcément. Les plongeurs patients, observateurs et amoureux du « mini » y trouveront leur bonheur. Le club Odyssée plongée, qui réalise de nombreux projets de protection de l’Etang en association avec Peau Bleue et d’autres organismes compétents, est plus qu’un gardien, un ambassadeur de ce milieu extraordinaire. Ses membres sont d’ailleurs chargés, en tant que représentants des plongeurs de la FFESSM, de réaliser un état des lieux de la zostère (zones d'implantation, densité...), selon un protocole bien précis, en partenariat avec la commission bio du département.
Merci à Emmanuel et Cathy Serval pour nous avoir fait partager si brillamment leur passion.
Texte : Heïdi Lafeuil
Photos : Sandrine Treyvaud - www.poisson-vole.com
La prochaine plongée part de la plage de Mèze, non loin du camping où les participants à ce we sont hébergés en bungalow tout confort. Le site consiste en un immense herbier d’ulves et de zostères. A force de scruter la moindre tige à la recherche d’une frimousse pointue, l’on découvre des pontes ou des crustacés minuscules que l’on ne remarque que rarement dans des plongées traditionnelles. Malgré la visibilité très moyenne, on en prend plein les yeux. Une anguille s’enfuyant à toute vitesse manque de nous faire avoir une attaque. Quelques chanceux peuvent même tirer le portrait d’un hippo.
Ce week-end précisément, la fête nautique battait son plein et se fût l’occasion pour Emmanuel Serval d’organiser une soirée en partenariat avec le Musée de l’Etang de Sète à Bouzigues. Après une dégustation d’huîtres et de vin de pays, le musée accueillit deux conférences, de Cathy Galtier et Cathy Serval sur la vie dans l’Etang et les Hippocampes. Ces deux amoureuses de l’étang ont brillamment fait partager leur passion en montrant l’extraordinaire biodiversité de ce milieu pas comme les autres, ainsi que les méthodes employées dans les campagnes de recensement des hippocampes. Se fût également l’occasion de présenter aux spectateurs le film de Fred et Patrick Maxant, rassemblant des images de rêves tournées dans l’étang. L’un est photographe sous-marin, l’autre vidéaste, et tout deux ont su faire partager leur passion pour la bio en réalisant un documentaire touchant sur le microcosme de l’Etang. Pour les plus courageux, une plongée de nuit apporta son lot d’hippocampes.
Le lendemain les plongées eurent lieu à la plagette de Sète et à la résurgence de la Vise. A la plagette, la plongée s’effectue dans 2 mètres d’eau, sur un herbier regorgeant de vie. Une femelle hippocampe nous fit l’honneur de sa présence, quelques minutes après, c’est son petit mâle, reconnaissable à sa poche d’incubation gonflée, qui pointait le bout de son nez. Après quelques dizaines de photos et plus de 2h passées sous l’eau, il est temps de rentrer pour le pique-nique pris devant le club Odyssée sur le port de Sète. Ce club associatif dispose de moyens impressionnants, notamment 4 bateaux dont un voilier. La résurgence de la Vise est une plongée très particulière. Une source d’eau douce sort à quelques dizaines de mètres de la rive de l’Etang. La résurgence se signale par un gouffre impressionnant qui tombe à 30 mètres de profondeur. Les parois sont abruptes et colonisées par des centaines de cérianthes. Alors qu’en hiver, l’eau froide est translucide, au printemps l’eau chargée de particules empêche d’y voir à 50 cm. A 15 mètres de profondeur on se croirait déjà en plongée de nuit. Impossible dans ces conditions d’aller tester les 22 C° de l’eau douce que l’on trouve à partir de 25 m de profondeur. Tant pis, ce n’est que partie remise ! Particularité de cette plongée, un établissement thermal situé sur la rive pompe directement l’eau douce au fond de la résurgence. A cette époque de l’année, les tuyaux sont complètement recouverts de sargasses, connues pour aimer les eaux chaudes. Depuis la surface, on repère très bien les deux grandes traînées d’algues et sous l’eau, il suffit de les suivre pour tomber directement sur le trou de la résurgence.
Cinq plongées, cinq sites et cinq atmosphères différentes : l’Etang de Thau réserve des paysages diversifiés auxquels on ne s’attend pas forcément. Les plongeurs patients, observateurs et amoureux du « mini » y trouveront leur bonheur. Le club Odyssée plongée, qui réalise de nombreux projets de protection de l’Etang en association avec Peau Bleue et d’autres organismes compétents, est plus qu’un gardien, un ambassadeur de ce milieu extraordinaire. Ses membres sont d’ailleurs chargés, en tant que représentants des plongeurs de la FFESSM, de réaliser un état des lieux de la zostère (zones d'implantation, densité...), selon un protocole bien précis, en partenariat avec la commission bio du département.
Merci à Emmanuel et Cathy Serval pour nous avoir fait partager si brillamment leur passion.
Texte : Heïdi Lafeuil
Photos : Sandrine Treyvaud - www.poisson-vole.com
