voyage plongée KiritimatiVoyage plongée Kiritimati

Je suis à Kiritimati, le plus grand atoll du monde et peut-être le plus ancien, coincé entre lagon et océan. L’horizon est partout. Cette ancienne île Christmas, appartient à la république des Kiribati (33 îles réparties entre îles Gilbert, îles Phoenix et îles de la Ligne) dont la capitale est Tarawa-Sud dans l’archipel des îles Gilbert, à 3300 km d’ici (4 heures de vol)... Dive now !
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Rencontre avec les tortues à Selingan Bornéo

voyage plongée et tortues vertes à Bornéo
Bornéo. C’est la jungle impénétrable, des treks épuisants au cœur de la végétation humide, le Mont Kinabalu qui en a fait pleurer plus d’un, ou des fonds récifaux de rêve à Sipadan. Mais Bornéo la méconnue c’est aussi des petits parcs naturels qu’il faut savoir dénicher, peu connus mais qui valent le détour. La minuscule île de Selingan, sur la côte est de Bornéo fait partie de ceux-là. Sanctuaire de ponte pour les tortues vertes et les tortues à écailles, le nombre de touristes y est très réglementé. Un petit tour au paradis des bébés tortues…

Pour arriver à séjourner sur Selingan, mieux vaut s’y prendre à l’avance. Le nombre de résidents hors staff étant réduit à 40 personnes par nuit, les bungalows sont souvent pleins. Les guides conseillent des réservations 2 mois à l’avance au moins. Quant à nous nous aurons de la chance, en s’y prenant 2 jours avant nous aurons les derniers bungalows de libres. Mais à ce jeu là, il faut être sûr de sa bonne étoile ! L’excursion n’est pas donnée. La solution la plus économique est de réserver à partir de Kota Kinabalu, la capitale de l’Etat de Sabah, chez un organisateur local. Vous en trouverez un peu partout dans la ville, mais les prix les plus bas tournent autour de 200 € par personne. Le package inclus systématiquement les vols aller-retour Kota Kinabalu / Sandakan (ne rater pas le passage au-dessus du Mont Kinabalu, la vue du sommet, point culminant de la 3ème plus grande île au monde, est sublime). L’excursion se fait sur 2 jours / 1 nuit, tout de suite après l’atterrissage à Sandakan, une navette vous emmène jusqu’à l’embarcadère des speedboats qui conduisent les touristes sur les îles de la région. En fait, il s’agit d’un port de pêche où tous les bateaux ont l’air d’avoir fait trois guerres, sauf justement ceux destinés au transport des touristes. Vous embarquez à une vingtaine par bateau, munis de gilet de sauvetage, vous longez d’abord la côte et les Water village avant de partir plus au large, croisant ci et là de minuscules îlots dignes de cartes postales maldiviennes. Arrivé sur la petite île de Selingan, à peine plus grosse que les autres, l’œil avisé remarque de suite les innombrables traces que l’on dirait laissées par de drôles de mobylettes perpendiculairement à la plage. Mais nul moteur là-dessous, ce sont en fait les traces des tortues venues pondre pendant la nuit. Impossible de les compter, il y en a partout ! Elles sont tellement nombreuses que certaines se chevauchent et s’entrecroisent.
 
tortues vertes    bornéo en malaisie et seligan    oeufs de tortues vertes

Après l’attribution des chambres (il y en quatre par bungalow), un petit encas est servi au QG du parc. Le rez-de-chaussée de celui-ci est dédié au restaurant et au magasin de souvenir. L’étage abrite une salle de conférence et le musée dédié au parc et à ses petites (ou grosses) protégées. Il est très important d’écouter attentivement le briefing car les rangers vous y expose les règles vitales au bon déroulement de votre séjour. Personne ne voudrait écraser un bébé tortue par accident !! La règle la plus stricte, et peut-être la plus importante, est l’interdiction absolue de se promener sur la plage après 18 heures, soit après le coucher du soleil. Ainsi, les tortues en train de pondre ne sont pas dérangées, et si des bébés éclosent sur la plage, vous ne risquez pas de les écraser sous vos tongs. Après le briefing, vous pouvez occuper votre journée comme bon vous semble. La plage étant paradisiaque, une séance de farniente, baignade s’impose. Mais une fois arrivé sur la plage, il est bien dur de se contenter du sable chaud et de la vue. L’eau est tellement translucide que l’on distingue nettement les coraux et les poissons de toutes les couleurs sans même avoir la tête dans l’eau. Heureusement, le matériel de snorkeling est en location au parc. Et vous voilà la tête dans l’eau, les coraux sont absolument intacts et sublimes dès le premier mètre de profondeur. La politique de protection draconienne de l’île est efficace, rarement en Asie je n’ai vu de coraux en aussi bon état. Les bancs de lutjans, de demoiselles et les poissons perroquets sont partout. La moindre patate de corail est colonisée par des Christmas Trees multicolores. Les gobies rivalisent d’audace en vous faisant les gros yeux devant leur trou, la plupart du temps accompagnés par une crevette symbiotique ou leur amoureux(se) du moment. Gare toutefois aux coups de soleil (T-shirt obligatoire !) ainsi qu’aux poissons pierre, parfois très proches du bord. Les coraux sont tellement vivants ici que l’eau pique la peau, chargée de micro-organismes, mais la beauté de la nature environnante vous fait vite oublier cette sensation de picotement En fin d’après-midi, bien obligé de dire aurevoir aux poissons, pour se mettre à compter les minutes jusqu’au coucher du soleil, quand commence à sortir les bébés tortues. Mais certaines nous feront le plaisir d’être en avance… Un peu de patience.

En attendant, la nurserie étant située entre les bungalows et le QG, vous pouvez à loisir observer l’ingéniosité de l’installation. L’un des rôles les plus importants des rangers est de récupérer les œufs au fur et à mesure que les tortues pondent la nuit et de les re-enterrés dans des nids creusés de mains d’hommes, dans le sable, mais dans une grande aire protégée des prédateurs par des grillages. Il y a en fait deux nurseries. Une nurserie dite « naturelle » et une nurserie « artificielle ». En réalité, les deux sont artificielles, mais le terme « naturelle » indique que dans cette nurserie aucune ombre artificielle n’a été rajoutée au-dessus des nids. Seuls les arbres ombragent la zone. Ce détail, qui est loin d’en être un, est fondamental car c’est la température d’incubation des œufs à l’intérieur du nid qui définit le sexe des bébés tortues. Ainsi cette nurserie « naturelle » laisse en quelque sorte la nature faire son œuvre et décider du sexe des bébés. Mais pour éviter un éventuel déséquilibre des populations, puisque l’on ignore les critères de choix exact des mamans tortues dans le choix de leur lieu de ponte, une nurserie 50/50, dite « artificielle » accueille la moitié des œufs. Dans cet enclos ci, une toile a été tendue au-dessus de la moitié des nids, pour abaisser la température d’incubation de ceux-ci. Ainsi, dans cette nurserie, les bébés qui naissent sont à 50% mâles et femelles. Malin non ?!
 
varan à bornéo en malaisie    plag en malaisie    comptage des tortues vertes

En restant près de la nurserie, où en vous baladant dans la forêt, vous n’aurez pas de mal à apercevoir le principal prédateur des tortues : le varan. Les gestionnaires du parc ont heureusement choisi de ne pas éradiquer la population de varan qui vit sur l’île. Quoique moins mignons que les tortues, ils ont leur place dans cet écosystème, tout comme elles. Le problème vient de leur gloutonnerie. Si les varans sont capables d’avaler un peu près n’importe quoi, sur une île où il n’y a pratiquement rien à part des milliers de bébés tortues toutes les nuits, ça tourne vite au carnage. D’où les grillages autour des nurseries. Les varans que nous avons croisés ce jour là étaient occupés à chasser les oiseaux, mais leur ventre avait l’air bien rebondi… Leur manière de se déplacer, de se tapir dans l’herbe, d’observer leurs proies et de humer l’air grâce à leur langue bifide, vous donne vraiment l’impression d’être devant un cousin des dinosaures. En observant ceux-ci d’environ 2 mètres de long, l’on ne peut que s’imaginer ceux de l’île de Komodo… 2 fois plus gros !

Dès 17 heures, certains nids sont en effervescence. S’ils avaient éclos à cette heure sur la plage, les bébés n’auraient eu aucune chance de survie. En effet, de jour les oiseaux se jettent sur eux sans répit, ne laissant le plus souvent aucun survivant. Mais dans la nurserie, une planche est posée au-dessus du nid dès que le sable semble remué, ce qui protège les bébés nouvellement éclos.

Après le dîner, la diffusion d’un film pédagogique sur le parc et la visite passionnante de son musée, où toutes les étapes du programme de sauvegarde et de la vie des tortues vous sont expliquées en détail, l’attente commence. Comme les touristes n’ont le droit d’emprunter que le chemin pavé qui va du QG aux bungalows, la soirée est en fait une veillée devant le QG où chacun attend l’appel du ranger qui aura choisit une tortue à observer. Car pour minimiser l’impact des touristes que nous sommes. Une seule tortue est dérangée chaque soir, et évidemment jamais la même. En attendant, le spectacle des bébés de la nurserie nous fait patienter. Des petites têtes jaillissent de partout du sable, et c’est bientôt des centaines de minuscules carapaces que l’on voit trottiner dans tous les coins. Une fois la tête sortie du sable, c’est une course poursuite folle vers la mer… Sauf que les grillages les retiennent. Enfin en principe, les plus malines arrivent quand même à se faire la malle, à leurs risques et périls. Et, à croire qu’elles se parlent, dès que l’une d’entre elle a réussi à soulever un bout de grillage, c’est un défilé de petites tortues évadées qui se coulent à l’extérieur des enclos. Et attention, on risque un écrabouillage à la moindre minute d’inattention ! Les rangers sont là pour veiller au grain, et réparent le grillage au fur et à mesure, avec les moyens du bord (à savoir des briques). La plupart d’entre eux sont toutefois en train de travailler au près des mamans tortues en train de pondre sur la plage. On entend leurs pattes puissantes qui creusent des trous un peu partout et leur souffle caractéristique, portant tout le labeur du monde. Rien qu’en les entendant on est épuisés pour elles…
 
trcae des tortues vertes sur la plage    élevage des tortues vertes    ponte d'une tortue et oeufs de tortue

Quelques temps plus tard, alors que les bébés des nurseries sont toujours transportés par sceaux entiers jusqu’à la plage pour leur mise à l’eau. C’est l’appel des rangers, ils ont fait leur choix. Nous allons donc pouvoir assister à leur travail. Par contre ne vous imaginez pas pouvoir être seuls les yeux dans les yeux avec votre tortue en train de pondre, car tout le monde va voir la même tortue, et pendant le même quart d’heure. Même si cela est un peu frustrant, l’on comprend bien que c’est pour le bien de l’animal, qui n’aura déjà pas eu une ponte très intime, alors autant ne pas l’embêter pendant des heures. Disposés en cercle autour de la tortue, nous assistons donc à la ponte et au travail des rangers. L’un ramasse les œufs au fur et à mesure, tandis qu’un autre mesure la tortue sous toute les coutures, note son matricule si elle est déjà baguée, où lui pose une bague à la nageoire dans le cas contraire. Après ce quart d’heure d’observation, nous la laissons tranquille, avec toutefois un peu mauvaise conscience, car elle va s’échiner pendant une heure à reboucher consciencieusement un trou complètement vide. Mais bon… les rangers n’ont pas le choix, on a pas encore trouvé de moyen plus pratique, et sans risque de faire perdre leurs réflexes de ponte aux tortues.

Après la plage, nous voilà de retour aux nurseries où l’on assiste à la transplantation des œufs dans leur nouveau nid. Un simple trou creusé dans le sable, un grillage enfoncé tout autour, les œufs délicatement pris du sceau et mis dans le trou, on rebouche et le tour est joué. Il ne reste plus qu’à inscrire sur la pancarte accroché au grillage du nid, la date de ponte et le nombre d’œufs. L’incubation durant de 2 à 3 mois (et oui, ce n’est pas aussi précis que chez les mammifères !), rendez-vous dans quelques semaines pour l’éclosion.
 
nurserie de bébés tortues vertes    jeune tortue verte

Nous serons de retour en France depuis longtemps quand ils pointeront le bout de leur nez. Heureusement, bien d’autres commencent leur vie ce jour là et nous allons pouvoir nous réjouir devant leurs premiers pas (enfin leurs premiers dandinements plutôt…). Les rangers nous attendent avec une caisse littéralement grouillante de bébés tortues surexcités sur la plage. Elles doivent sentir la mer toute proche. Tout le monde doit éteindre sa lampe de poche, seule celle d’un ranger, dans l’eau jusqu’aux cuisses, reste allumée. En effet les bébés risquent d’être attirés par la lumière alors qu’ils doivent aller dans l’eau le plus vite possible. Le cerveau des tortues, minuscule proportionnellement à la taille de leur tête, est pourvu d’une sorte de cristal. Des recherches récentes semblent prouver que ce cristal s’imprègne de l’électromagnétisme de la plage où les tortues sont nées, dressant ainsi une carte mentale de leur lieu de naissance. Ce serait ce qui leur permettrait d’y retourner des dizaines d’années plus tard, une fois matures, pour y pondre à leur tour. Voilà pourquoi il est important que les bébés fassent leurs premiers pas dans l’eau par eux-mêmes. Et les voilà qui se trémoussent et se dandinent, qui crapahutent de toutes leurs forces, pour enfin atteindre la mer et battre pour la première fois des nageoires dans leur élément.

Il ne nous reste plus qu’à leur souhaiter bonne chance en les regardant s’éclipser dans la nuit…

Heïdi Lafeuil
www.poulpe.net

 
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