voyage plongée KiritimatiVoyage plongée Kiritimati

Je suis à Kiritimati, le plus grand atoll du monde et peut-être le plus ancien, coincé entre lagon et océan. L’horizon est partout. Cette ancienne île Christmas, appartient à la république des Kiribati (33 îles réparties entre îles Gilbert, îles Phoenix et îles de la Ligne) dont la capitale est Tarawa-Sud dans l’archipel des îles Gilbert, à 3300 km d’ici (4 heures de vol)... Dive now !
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Voyage plongée Bali : plongées à l'ombre du volcan

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Tout le monde connaît Bali. Ses volcans, ses rizières en terrasses, ses surfeurs, ses boîtes de nuit... et ses plongées alors ? Rien de bien extraordinaire à se mettre sous le masque, pas de gros, du corail souffreteux pensez-vous ? Alors embarquez pour un tour complet de l’île et préparez vous à être surpris… 8h sur la plage de Padang Bai. Du sable blanc comme l’os. Une chaleur à assommer une chèvre. Dans un vacillant nuage d’encens, le femme du capitaine, accroupie sur le pont s’active à dresser un petit temple à l’avant du bateau : une corbeille tressée en feuille de bananier avec dedans quelques fleurs d’hibiscus, 2 ou 3 bonbons, que vient couronner un gâteau sec, bref de quoi caler une dent creuse à Baruna, le dieu de la mer, et si possible apaiser son courroux...

Avec la souplesse d’un chat de gouttière, elle redescend sur la plage, dépose une autre offrande et joint les deux mains bien au-dessus de la tête dans un touchant geste de prière. Nous voilà enfin prêts à affronter le détroit de Badung, bras de mer ombrageux entre Bali et l’île de Nusa Penida. Il faut dire que ce sud-est balinais est sujet aux humeurs de l’un des plus importants mouvements d’eau de la planète, un flux titanesque se déversant de la Mer des Philippines dans l’Océan Indien. Résultat, des courants à décoiffer Vishnu, des tourbillons enragés, d’incontrôlables remontées d’eau froide, mais aussi l’une des plus riches biodiversités de la planète. Après 30mn d’une mer aussi paisible qu’un lac alpin, notre outrigger embouque le chenal entre Nusa Penida et son île satellite Lembongan. Changement d’ambiance. Un inquiétant clapot hérisse soudain la surface, des crêtes écumeuses lourdes de menaces viennent blanchir l’eau perse, un train de houle gigantesque se met en branle et vient sabouler vertement notre frêle esquif. Un marin, la peau aussi brune qu’une desserte en teck, décide de refaire une offrande et entre deux roulis, dépose des fleurs sur chacun des moteurs hors-bord. Il a raison. On n’est jamais trop prudent…Passé le détroit, la mer s’apaise. Apparaissent alors les hautes falaises calcaires de la côte sud, remparts austères d’une île aride et ingrate, redoutée des Balinais car supposée abriter Jero Gede Mecaling, démon à la dentition terrifiante. Peu nous chaut les quenottes de ce diablotin de folklore, nous sommes là pour d’autres fantômes. Les voici justement, grands et inquiétants losanges gris glissant sans effort sous la surface, les mantas.
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L’eau est plutôt fraîche, upwelling oblige, aux alentours de 23°C. Une demi-douzaine de raies entre 3 et 4 m d’envergure batifole sur un fond de 10m, se gobergeant d’un riche plancton. Merveilleux carrousel qui nous laisse pantelants d’émotion. Un tricot rayé, peu sensible au spectacle, farfouille dans les anfractuosités du substrat à la recherche d’un casse-croûte. Une tortue antédiluvienne fait une timide tournée d’inspection avant d’effectuer une retraite prudente vers le large, loin de toutes ces excentricités. Nous scrutons le bleu en vain, à la recherche d’un rassemblement de cochers, poissons préposés à la toilette d’un des grands seigneurs du lieu, son excellence Mola mola. Le poisson-lune honore ces eaux de sa rayonnante présence une bonne moitié de l’année. Mais en ce début novembre, cet aristocrate pélagique a probablement déjà mis le cap au large, à la recherche de méduses et autres salpes. La région de Nusa Penida est sans conteste l’endroit privilégié pour des rencontres avec les grandes vedettes de la haute mer. Mais cela se mérite. Je me souviens ainsi d’une plongée dans le coin, il y a une dizaine d’années : dès le départ, nous nous étions fait fauchés par un courant infernal – 6 nœuds, nous avait on dit. Possible, le masque frétillait nerveusement de la jupe dès que l’on tournait la tête, et il fallait vite renoncer à l’idée de s’accrocher au récif au risque de tout arracher ou de se retrouver cul nul. Il n’y avait plus qu’à se laisser emporter dans ce space-mountain subaquatique, tenter d’apercevoir au passage des poissons embusqués qui nous regardaient passer d’un air désolé, et d’éviter les collisions frontales avec les patates de corail qui défilaient comme sous le fuselage d’un avion en rase-mottes. Et puis le flot s’était lentement apaisé, l’eau jusqu’alors très claire, s’était soudain transformée en bouillon de poireau et …le courant nous avait fait repartir comme des torpilles en sens inverse.

De retour à Padang Bai, alors que nous rinçons le matériel, des clameurs s’élèvent derrière un mur de parpaings. On y découvre une cinquantaine d’hommes entassée autour d’une petite enceinte carrée. Au milieu, assis sur leurs talons, les propriétaires des coqs, caressent crêtes et caroncules de leurs champions et finissent de fixer sur les pattes les taji, ces éperons métalliques tranchants comme des rasoirs. Les combats de coq sont officiellement interdits en Indonésie, mais ils sont encore fréquents dans les villages. Les billets de banques circulent de main en main. Les paris vont bon train. C’est aussi cela, la plongée balinaise : de retour à terre, les cheveux encore mouillés, on se coule dans le quotidien des villages sous le bruissement des frondes de palmiers. Le temps n’a plus trop d’importance, les cadrans de montres s’estompent devant la jam kerat, l’heure élastique balinaise, où demain peut signifier dans 3 jours ou 6 mois.
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Une heure de voiture à travers le vert tendre de rizières en terrasses suffit pour rallier Amed sur la côte nord-est… à moins qu’une procession ne vienne sérieusement rallonger le temps de trajet. C’est alors l’affaire de 5mn ou de 4h. La route devient soudain le théâtre d’un interminable défilé de Balinais endimanchés, les hommes impeccables dans leurs sarongs de cérémonie, les femmes maquillées, coiffées, déambulent, plateaux chargés de fruits, gâteaux au chocolat, le tout coiffé d’un majestueux poulet grillé élégamment décoré d’une fleur dans le bec. Dans la baie d’Amed, les jukungs, pirogues à double balancier, sillonnent la baie azur sous les cimes bienveillantes (du moins pour le moment) du volcan Agung. Sur leur proue taillée en bec d’espadon, figurent deux gros yeux ronds. Un pêcheur ne prendrait pas la mer dans une barcasse aveugle. Il est temps d’aller se rafraîchir. Rendez-vous à Café Kadek, non pas pour quelques gorgeons de Bintang, la bière locale, mais pour une plongée sur une plage de sable volcanique en face du bistrot du même nom. Sous les lazzis et ricanements d’une bande de gamins venus au spectacle, nous nous mettons à l’eau, embarrassés de nos palmes et d’un matériel faisant fi des règles esthétiques les plus élémentaires. Surtout rester digne et conserver un air compétent. Sous la surface, un fond fuligineux où viennent se ficher ça et là de vieux pneus réformés ainsi qu’une théorie de pots ébréchés. Les anglophones appellent cela du muck diving. J’adore. Car ce fond d’apparence ingrate recèle bien des trésors. Un bout de museau pointe, curieux, sous le sable noir : une murène serpent vient aux nouvelles. Trônant à l’intérieur d’un fût rouillé, un poisson pierre aussi imperturbable qu’un Bouddha guigne le visiteur d’un œil torve. Et là, un poisson crapaud juvénile à peine plus gros que l’ongle du pouce, noir comme un corbeau, le dessous de la dorsale rehaussé d’une lunule orange. On se colle le masque dessus et on découvre avec émotion que le lardon est déjà muni de sa petite canne à pêche. Plus loin, un couple de crabes porcelaine grassouillets se chamaille sans souci des voyeurs dans le moelleux d’une anémone. Enchantement du biologiste, délectation du photographe, ravissement du plongeur…

Quelques dizaines de km plus à l’ouest, se déroulent les longues plages de galets gris de Tulamben. Ce matin, des bribes de nuages s’effilochent sur les arêtes de l’Agung qui du coup se donne des airs de Fuji Yama. Les voiles triangulaires des jukungs viennent consteller l’horizon de virgules multicolores. Parties en mer dès potron-minet, elles rentrent toutes vers la côte avec le zèle d’abeilles chargées de miel en route pour leur ruche. Des plongeurs japonais reprennent maladroitement pied sur la grève, encore tout ébaubis de leur plongée. Là, à un jet de caillou repose l’un des joyaux de la plongée balinaise, l’épave du Liberty. Le 11 janvier 1942, le cargo qui rentre d’Australie rencontre la torpille du sous-marin japonais I-166. Sérieusement endommagé, il est remorqué par deux destroyers vers Singaraja mais embarque trop d’eau et on finit par l’échouer au sec sur la plage de Tulamben. 21 ans plus tard, alors que les Balinais se préparent à fêter l’Eka Dasa Rudra, le grand rituel purificateur de l’île qui a lieu tous les 100 ans, l’Agung se réveille brusquement d’une léthargie de plus de 6 siècles. L’éruption fait environ 2000 morts et provoque un raz de marée qui remet à l’eau l’infortuné Liberty ! Devant l’affluence des plongeurs venus profiter de l’aubaine, les habitants se sont organisés en une judicieuse association de porteurs de blocs de plongée. Nous observons ainsi les yeux ronds une grand-mère au visage émacié empiler deux bouteilles de plongée sur sa tête, et hop, en route pour 200m de crapahut sur des galets instables et sournois.
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Si le haut de l’épave affleure 5m sous la surface, on peut sonder 875m à seulement 2km au large ! C’est sans doute ce qui explique l’extraordinaire richesse du site. L’épave qui repose sur un dramatique fond de sable noir s’est transformée en château de gorgones et d’alcyonaires. Deux perroquets à bosse aussi placides que des bœufs au pré passent au-dessus des tôles tout en laissant filer un chapelet de crottes pulvérulentes. Un napoléon cauteleux fait le tour du propriétaire un œil rivé sur nos bulles. Un étincelant tourbillon de carangues se met à tournoyer sous une auréole de rais lumineux. L’extase fait soudain place à une sourde inquiétude quand un baliste titan aux allures de gangster décide de me raccompagner lestement vers la sortie, loin de son nid et de sa future descendance. J’en suis quitte pour un coup de dents dans les palmes…

Encore à l’ouest, toujours plus à l’ouest. Voici maintenant Pemuteran. Si le récif a bien souffert du El Nino de 1998 et des acanthaster, il s’y cache un animal, aussi précieux et inattendu qu’une licorne. C’est en fin d’après-midi que s’organise la chasse au poisson mandarin. Dans la pénombre, il s’agit d’écarquiller les yeux et d’attendre patiemment le moment ou monsieur et madame sortent collés l’un à l’autre et montent à l’unisson vivre le grand amour à 20cm au-dessus du récif. Faut-il préciser que le couple, d’une pudibonderie de mormon, fait son affaire en quelques secondes et se réfugie dans l’entrelacs de corail dès qu’on l’éclaire. Je ne sais s’il existe bestiole au monde plus horripilante. Ah si, j’en connais une… Ce soir sous la moustiquaire, c’est Fort Alamo. Une cinquantaine d’anophèles assoiffés de sang me harcèle sans relâche jusqu’au cœur de la nuit. Certains, dignes héritiers de Mike Gyver, parviennent à pénétrer à l’intérieur de ma citadelle de mousseline. C’est l’hallali. Emmailloté dans les draps au risque d’étouffer, je rends les armes. Le lendemain, mes paupières lourdes et gonflées me laissent tout de même entrevoir toute la superbe des murs de l’île de Menjangan. Des coraux en pleine santé, des poissons pansus, le tout dans une eau cristalline, voilà de quoi faire oublier les vicissitudes de la nuit.

Nous achevons notre tour de Bali par un endroit quelque peu insolite. Derrière la gare routière et le terminal des ferry en partance pour Java, une plage plutôt miteuse ouverte sur une petite baie frangée de palétuviers. Un épais tapis d’ulves verdâtres recouvre le fond de sable noir. Mais nous n’allons pas faire la moue très longtemps. Déjà, un couple de poissons pipe fantôme nous fait des signes tandis qu’un essaim de poissons couteaux s’égaillent dans les branches d’une éponge. Un rémora juvénile aussi collant qu’un taon sur la croupe d’un cheval essaie de fraterniser avec nos cuisses. L’apothéose viendra avec un poisson crapaud aux tons de sorbet tournant vers nos bulles sa face de poupard interloqué. Un petit Lembeh Strait vous dis-je. Qui a dit qu’il n’y avait que des boîtes de nuit et des surfeurs à Bali ?
 
Christophe Migeon
Copyright texte et photos C. Migeon

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