Emotions voyage plongée Maldives : Coco Palm

Coco Palm : déjà, le nom nous transporte dans un autre monde : celui de beautés évocatrices de plaisir naturel… L’approche, après trente minutes d’hydravion, nous permet d’apercevoir une île en forme de demi lune, loin des atolls touristiques, entourée d’un vaste lagon turquoise et perdue dans un océan d’émeraude. Vu du ciel, l’environnement superbe bénéficie d’une végétation abondante. Dunikolu est située au sud-ouest de l’atoll de Baa, au nord de Malé. A travers le hublot, nous reconnaissons immédiatement ses quatorze villas de charme au grand toit de chaume, de style maldivien. Dès nos premiers pas, nous prenons conscience de découvrir un pur joyau naturel alliant confort et raffinement.

Les constructions combinent des matériaux traditionnels tel le bois, le raphia, le coton… Les allées de sable blanc et fin, parfaitement entretenues, se faufilent entre les palmiers, les banians ou autres palétuviers. Aucun bruit, si ce n’est le chant de quelques oiseaux exotiques. Une impression immédiate d’isolement feutré ralentit nos neurones. Nos voix se font basses, nos pas lents et nos réflexes diminués. L’accueil y est chaleureux bien que très professionnel. Rien n’est laissé au hasard : le sourire paisible, le délicieux cocktail de bienvenue, la qualité de la décoration de notre chambre et la douceur du vent léger dans les arbres pour balayer les dernières miettes de stress.

Coco Palm est un site unique et exclusif déposé là pour notre bien-être où le magique s’est élu le maître incontestable des lieux. Cette île, transformée en hôtel de haut de gamme, est bien séduisante. Luxueuse, elle est restée pure, dans un décor proche de la perfection : pas de grande piscine, pas d’animation bruyante, pas de soirée musicale tardive… C’est un lieu pour couples amoureux, plongeurs ou pas ! Quant à l’esprit qui y règne, il est fait d’inspiration, de personnalité, d’envie et de mille petits détails qui correspondent à chacun de nos désirs avant que cette île devienne la nôtre. Ici, les lignes convergent vers la douceur : triomphe du calme et de l’esthétisme. Les matières privilégient le naturel. L’ambiance invite à la liberté. Pieds nus, nous explorons les quelques 20 hectares de Dunikolu. Deux dauphins accompagnent notre balade derrière la barrière récifale, au rythme lent de nos pas, pour nous accueillir chez eux, au royaume des animaux libres. Ils sont si proches que nous entendons leur souffle réconfortant.

Un vol d’oiseau blanc, trois chauves-souris qui se disputent quelques fruits dans les arbres, un hamac qui se balance sur la plage dans l’attente d’on ne sait qui… comme pour gommer le décalage horaire, notre premier crépuscule rougeoyant est gigantesque, splendide. Une véritable éruption de soleil sanglant dégouline sur le plat paysage de cette île qui se dévoile sans fin jusqu’à l’horizon de l’océan infini. Dans l’enceinte paisible du Spa, envoûté par les effluves d’encens, c’est le partage des sens sous les mains expertes de Ritna, la masseuse balinaise ! Après à un jacuzzi bienfaiteur, le traitement aromato-thérapique sur fond musical exotique détend nos muscles et les crèmes ou autres onguents font le reste jusqu’à nous faire oublier que nous sommes posés là, aux Maldives… prêts à plonger.

J+1 jour. Nous plongeons, donc nous sommes. Les différences s’abolissent avec la profondeur et les poissons deviennent amis. Première plongée requins gris, deuxième raies mantas, troisième tortues. Il semble difficile de connaître un meilleur début. Seule une immersion dans la semaine se révèle moyenne, sans couleur, avec beaucoup de courant et sous un orage typiquement équatorial d’une telle violence qu’à quinze mètres, nous entendons la surface crépiter. Après quarante-cinq minutes, en surface, la tête criblée par les grosses gouttes de pluie, nous voyons la mer fumer ! Alternance des émotions. Par contre, la plongée à Rangali Faru par mer d’huile, sous un soleil de plomb et un ciel bleu immaculé, entre grottes et surplombs, sans courant au milieu des coraux mous et des bancs de poissons, confirme la place de cet archipel dans le florilège des destinations plongées.
La plupart de nos immersions s’effectuent le long des récifs, portés par le courant plus ou moins fort avec toujours un renforcement ou une patate de corail pour nous abriter et tirer quelques clichés. En premier plan, une anémone et ses fidèles clowns pour hôtes ou bien des alcyonaires aux couleurs vives. En fond, une belle naïade et quelques platax : c’est classique mais toujours agréable de partager ces instants de quiétude et d’en parler encore et encore, allongés sur le dhoni qui nous ramène à Coco Palm où un cours de stretching nous attend, suivi d’un soin du corps aux huiles essentielles. Là, dans un bain de fleurs, des odeurs exotiques d’ylang-ylang et de jasmin viennent compléter le sens qui nous manque sous l’eau. Pour avoir trempé mes palmes dans les eaux maldivennes, je ne suis jamais déçu par ses fonds bien qu’El Nino ne les ait pas toujours ménagés. Mais, à Coco Palm, il y a ceci de différent, d’extraordinaire, qui met cette destination au premier rang : c’est le luxe omniprésent au milieu d’une nature sauvage.

Ici, on assouvit sa passion sans les contraintes, son plaisir sans les inconvénients… Au détour d’un tombant, ma compagne Miho et moi, attentifs au bonheur du partage, suivons une tortue Chelonia Mydas qui, sans empressement, nous promène dans le bleu. L’œil en coin, elle nous invite à la danse. C’est peut-être elle qui a donné naissance, cinquante-cinq jours après sa ponte, à une centaine de bébés que nous avons eu la chance, ce matin, de voir percer le sable pour s’enfuir, avec hâte, retrouver l’océan nourricier quoique dangereux. Nous ne pouvons nous empêcher de faire la relation, émouvante, entre cet être pataud, presque emprunté et ces petites tortues comiques, avides de se jeter à l’eau. Elles semblent remontées dans le dos par une clé mystérieuse. Celle de la vie ?

Miho et moi nous nous souvenons, sur la plage, des quelques instants fugitifs qui se sont écoulés entre les premiers mouvements du sable chauffé par l’imminence des naissances et la disparition de l’ultime bébé tortue entre les vaguelettes du lagon : quelques bouffées d’air et un premier plongeon porteur d’espoir dans l’aventure ! Celui d’un vaste monde à découvrir… Une île, c’est le plaisir originel. La liberté doublée de la douce sensation irremplaçable de faire corps avec son environnement au beau milieu de nulle part, dans un petit coin de notre terre. Faible et puissant. Rien et tout à la fois. De l’autre côté de la surface, à Ruthaafushi, à Maa Maduvvari ou encore à Maavaru Bodu, chacune de nos plongées, chaque fois différente, nous procure des sensations inoubliables et toujours intenses que l’on ne peut oublier, même après avoir expiré des millions de bulles. Instant magique aussi que celui de notre regard qui croise la voie lactée après notre plongée de nuit au plancton luminescent. Où est le ciel ? Où est la mer ? Nous sommes entre les deux comme les témoins privilégiés d’un temps suspendu. Ainsi, les jours s’égrènent à Coco Palm entre les deux plongées quotidiennes, les massages bienfaiteurs, les repas diététiques ou pantagruéliques, les siestes réparatrices, le bronzage intensif et l’observation des dauphins. Soudain, le vol d’un hydravion : quelques minutes de civilisation dans ce monde de rêve…