Pascal Kobeh Photographe
Pascal KobehPhotographe
Paradise Plongée: Quand et à quelle occasion avez-vous commencé à plonger ?
Pascal Kobeh: Au cours de vacances en Martinique chez un copain. Il était niveau 4 et me voilà sans stab, sans combi, une pierre dans les mains en guise de plombs à 20 m de fonds, tout à fait à l’aise et complètement inconscient.
Paradise Plongée: Expliquez nous en quelques lignes votre parcours plongée jusqu’à ce jour ?
Pascal Kobeh: A partir de là, rentré à Paris, je me suis inscrit dans un club et année après année j’ai passé les différents niveaux (jusqu’au 4 initiateur) avec mon club lors de sortie en Méditerranée. Puis je suis parti aux Maldives comme guide de plongée (avec Tina) sur un bateau de croisière. Je devais avoir autour de 150 plongées, autant dire que je ne savais rien. Après, on apprend vite au rythme de 2 plongées quotidiennes en moyenne 8 / 9 mois par an.
Paradise Plongée: Pourquoi et dans quel contexte vous êtes-vous orienté vers la photographie sous-marine ?
Pascal Kobeh: J’ai toujours aimé la photo. Au cours d’une croisière en Papouasie je me suis retrouvé avec une brochette de photographes (Camille Lusardi, Vincent Audet, Franco Banfi et d’autres…) qui montraient leurs images, qui étalaient leur équipement. En outre, à peu près à la même époque j’ai eu la chance de rencontrer Sophie de Wilde qui est devenue une grande amie. C’est comme ça que j’ai chopé le virus.
Paradise Plongée: La Photo : une profession à part entière où une activité secondaire ?
Pascal Kobeh: A part entière, ce qui n’est pas facile, même pas facile du tout.
Paradise Plongée: Vivre professionnellement de la photo, c’est possible aujourd’hui ?
Pascal Kobeh: C’est ce que je mentionne dans la question précédente, c’est très difficile avec des revenus en dents de scie. Pas toujours facile de bien dormir la nuit et toujours le désagréable sentiment d’être un quémandeur (de voyage, de publications etc…)
Paradise Plongée: Matériels photo, éclairage… généralement utilisés ? Argentique ? Numérique ? Avantages et inconvénients ?
Pascal Kobeh: Je suis équipé en argentique depuis toujours. Ce n’est pas évident de tout changer (appareil, caissons…) pour une question de prix essentiellement. Il est clair cependant que nous serons amenés à utiliser du numérique bientôt (plus de pellicules, de labos…). Ceci dit une belle photo reste une belle photo, qu’est ce que ça peut faire qu’elle soit argentique ou numérique ?
Paradise Plongée: Vous choisissez au préalable les sujets et environnements faisant l’objet de vos photos ou plutôt au gré des rencontres ?
Pascal Kobeh: Les deux mon capitaine. Quand on m’envoie faire un reportage sur les requins baleines et bien, je fais des images de requins baleines (quand ils sont là) et si au milieu d’eux se ballade une raie manta, et bien je ne vais pas me priver ! D’autres fois on m’envoie faire un sujet sur tel ou tel coin de la planète. Là ça se fait au hasard de mes rencontres. Cependant avant les plongées je me renseigne toujours : macro ou plutôt grand angle ?
Paradise Plongée: Vos astuces pour approcher les sujets sous-marins et prendre des médias les plus naturels possibles ?
Pascal Kobeh: Ce sont eux qui approchent de nous, jamais l’inverse. Les respecter, ne pas les agresser, respirer doucement, voire ne plus respirer.
Paradise Plongée: Vous réalisez combien de voyages par an ? Combien de photos par an en moyenne ?
Pascal Kobeh: C’est très variable, soumis à tellement d’aléas. En 2005 je suis parti 7 fois pour des voyages compris entre une semaine et un mois. Cette année j’ai participé au début de l’année à la mise en place d’un service photo pour un film à grand budget. Donc moins de voyages, mais je compte bien me rattraper. Quant au nombre de photos, alors là impossible de répondre. Il m’est arrivé de faire 100 pellicules en un mois et parfois 35 un autre mois. C’est très variable en fonction de la présence ou pas des sujets que l’on cherche, des conditions (visi, météo…).
Paradise Plongée: Sur la totalité des photos prises, vous conservez généralement quel pourcentage ?
Pascal Kobeh: Honnêtement, ça va de 1à 2 % parfois à 90 % à d’autres occasions.
Paradise Plongée: Vous réalisez des photos sur commande (Reportage…) ou davantage en fonction de vos souhaits de découverte ?
Pascal Kobeh: Plus de photos de commande. A moi de tirer de ces occasions des images dont j’ai toujours rêvé. Je m’accorde aussi quelques voyages pour moi, que je finance moi même. Et quand on peut concilier les deux, c’est le rêve !
Paradise Plongée: De quelle manière diffusez-vous et faîtes-vous connaître vos photos ?
Pascal Kobeh: J’ai des images vendues par l’agence BIOS, mais je commercialise l’essentiel moi-même.
Paradise Plongée: Sur quels évènements intervenez vous régulièrement ? Dans quels pays ?
Pascal Kobeh: J’ai participé au festival d’Antibes (palme d’argent en 97 et d’or en 98, série diapos). Depuis pas grand chose. Je ne suis pas très bon pour ce genre de choses (monter des expos etc…). J’aimerais bien mais j’ai horreur de me mettre en avant. Les arguments du style « sponsorisez moi parce que je ce que je fais est beau et va vous rapporter beaucoup », ce n’est vraiment pas mon style.
Paradise Plongée: Quelles récompenses photographiques avez-vous obtenues ?
Pascal Kobeh: Antibes argent en 97, or en 98, séries de 10 diapos.
Paradise Plongée: Votre avis sur la pratique de la plongée ce jour ?
Pascal Kobeh: Je n’ai pas d’avis particulier. D’autres sont sûrement bien plus compétents que moi pour en parler. Cependant je constate que la plongée (dans son ensemble) en France est un petit marché. Ridicule même comparé à ce qui peut se brasser dans d’autres secteurs (que j’ai connus dans une autre vie). Alors il vaut mieux ne pas trop « se la péter ». Moi, la mer m’a donné une leçon d’humilité.
Paradise Plongée: Votre plus belle expérience et rencontre sous-marine ?
Pascal Kobeh: Quasiment toutes. Honnêtement j’ai autant de plaisir à observer une seiche en chasse dans l’étang de Thau qu’un mur de requins marteaux à Malpelo (Colombie) ou une manta se faisant nettoyer aux Maldives. Il suffit d’attendre patiemment, d’observer et le plaisir sera toujours au rendez-vous même s’il s’incarne dans une simple girelle. Ceci dit une belle et très dure expérience fut de plonger avec des narvals dans l’Arctique canadien. C’est une expédition que nous avions montée Tina et moi tous les deux, tous seuls, avec les moyens du bord, sans un budget digne de ce nom. On en a chié, on a failli y rester, mais plonger avec les narvals fut une suprême récompense.
Paradise Plongée: Dans quels endroits du monde avez-vous plongé ?
Pascal Kobeh: Sans forfanterie dans beaucoup d’endroits (Antarctique, Arctique, Océan Indien, Pacifique, Atlantique, Méditerranée), mais l’essentiel réside dans tous les endroits où je ne suis pas allé et que je rêve de découvrir. Et puis honnêtement je peux plonger 500 fois sur un même spot, ce ne sera jamais la même plongée. Je l’ai fait en 7 ans de Maldives et il y a des endroits où je pourrais plonger encore et encore sans jamais me lasser.
Paradise Plongée: Spot de plongée préféré ?
Pascal Kobeh: Je n’en ai pas. Tous.
Paradise Plongée: Quel est l’animal marin qui se prête le mieux aux photos ?
Pascal Kobeh: Je ne sais pas. Tous ont leur beauté. Celui qui s’y prête le moins en tous cas, c’est l’homme. Il est vrai que ce n’est pas un animal marin.
Paradise Plongée: Un regret sur votre parcours et vie « sous-marine » ?
Pascal Kobeh: Ne pas avoir commencé plus tôt. Sinon, je ne change rien.
Paradise Plongée: La personnalité du monde de la plongée qui vous sert de modèle où vous a le plus marquée ?
Pascal Kobeh: Deux personnes : Tina Engeln avec qui j’ai fait des croisières aux Maldives et qui m’a tout appris. Ce n’est pas une femme, c’est un poisson et qui en plus voit tout et découvre tout, même dans les endroits où elle plonge pour la première fois. Le meilleur guide sous-marin qui puisse exister et avec ça, quand il le faut, un coup de palme impossible à rattraper. La deuxième personne est Sophie de Wilde qui elle aussi était une plongeuse hors pair, une grande artiste, une très grande photographe et en plus avec d’immenses qualités humaines.
Paradise Plongée: Vos projets en cours et futurs ?
Pascal Kobeh: Je participe à un film comme photographe (sous-marin évidement), un livre à paraître en 2007.
Paradise Plongée: Vous aimez :
Pascal Kobeh: Ma copine ; la mer et ses habitants. Beaucoup ses habitants. Et aussi les amitiés rencontrées au hasard de la plongée et de la photo. Beaucoup de gens vrais, simples, passionnés. Non seulement je les aime mais je les admire et j’aime déconner avec eux. Sinon, le travail bien fait, le respect des autres…
Paradise Plongée: Vous détestez :
Pascal Kobeh: Les gros cons, les grandes gueules, les donneurs de leçons qui pontifient à tout va, ainsi que tous ceux qui ne respectent pas la parole donnée. Ceux là en général ils sont au-dessus de la surface.
Paradise Plongée: En dehors de la plongée, quels sont vos activités et centres d’intérêts ?
Pascal Kobeh: La géopolitique et plus récemment la philosophie . Lecture, expos, cinoche.
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Pascal Kobeh
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