Pratiquer
Le Foramen Ovale Perméable
A la naissance, l'acquisition de la nouvelle fonctionnalité respiratoire aboutit à une modification des gradients de pression qui s'inversent cœur gauche/cœur droit. Ce clapet du trou de Botal va se fermer et se fibroser secondairement.
Localisation du F.O.P. : entre les deux oreillette |
Foramen Ovale fermé |
Foramen Ovale ouvert |
Cette communication inter-auriculaire "intermittente" est peut-être une piste pour mieux comprendre certains accidents de décompression centraux type neurologiques ou bien vestibulaires dits "immérités". Ceci pourrait expliquer un aéroembolisme immérité à partir de bulles circulantes qui du circuit veineux passeraient alors directement dans le circuit artériel, sans passer par le filtre pulmonaire.
La moitié des ADD immérités sévères auraient un F.O perméable spontanément ou après manœuvres provocatrices. Et deux tiers des ADD de type II précoces (à savoir survenant en moins de 30 minutes après la remontée) auraient ce shunt.
Attention cependant de ne pas faire l'amalgame : F.O. Perméable = ADD !
La recherche d'un F.O. perméable, à notre avis, fait partie du bilan indispensable chez tout plongeur ayant été victime d'un accident de type II dit immérité.
Par ailleurs, pour ce dépistage, l'échographie trans-thoracique est peu sensible. Il faut réaliser l'échographie trans-œsophagienne (ETO), avec une épreuve de contraste ou injection d'air, et Valsalva qui est ainsi de beaucoup plus fiable, mais qui est beaucoup plus contraignante malheureusement ! Plus récente, une nouvelle solution de dépistage avec l'écho-doppler trans-cranien. (DTC).
Par contre, en dehors de toute anomalie, lors de l'examen médical de non contre-indication ou d'aptitude, il n'est pas raisonnable de pratiquer systématiquement ce dépistage échographique chez le futur candidat plongeur.
- Réduire la production de bulles circulantes :
- Ne pas réaliser de plongées nécessitant des paliers ; plonger uniquement dans la courbe de sécurité
- Ne pas réaliser de plongées successives
- Ne pas plonger au delà de 30 mètres
- Eviter les efforts en plongée
- Eviter les efforts musculaires pendant les 3 heures suivant l’émersion
- Ne pas réaliser de plongées ludion
- Réaliser une remontée lente (proche de 10 m/minute)
- Ne pas modifier la pression intrathoracique :
- Ne pas réaliser de Valsalva intempestif ou forcé
- Ne pas pratiquer d’apnées après une plongée scaphandre au cours de la même journée
- Eviter les efforts en isométrie à glotte fermée (remontée du mouillage, portages intempestifs, remontée à bord avec le bloc sur le dos, efforts de toux…)
- Eviter la plongée en cas de mal de mer avec vomissements
- Contrôler les facteurs de risque :
- Ne pas plonger fatigué, stressé…
- Avoir une bonne condition physique
- Avoir un entraînement progressif et régulier
- Se méfier de la surcharge pondérale, être encore plus vigilant au delà de 40 ans