Apprendre aux requins à se nourrir de poissons-lions !

Pour remédier à ce grave problème, les autorités ont mis en place deux principales actions qui commencent à porter leurs fruits… La première, la plus simple et la plus rapide : autoriser et encourager les populations locales à chasser et pêcher les poissons-lions, puis à les ajouter à leur menu ! La chair du poisson-lion est comestible même si elle ne figure pas parmi les mets les plus recherchés. Des idées de recettes pour déguster le poisson-lion ont même été diffusées en parallèle d’une véritable campagne d’information pour inciter les restaurants à proposer du poisson-lion à leur menu (la campagne dénommée « Eat Lionfish »)…
La deuxième action est plus insolite : les officiels du parc en collaboration avec des plongeurs locaux, ont décidés « d’apprendre aux requins » à se nourrir de… poissons-lions ! Une tâche à priori impossible mais à laquelle semble se plier avec aisance les requins de la région. Ces scènes de « nourrissage » ont été immortalisées par le photographe sous-marin Antonio Busiello avec de magnifiques images. Cette opération s’est déroulée en différentes étapes afin de sensibiliser les requins à la chasse et à l’alimentation des poissons-lions :
- Dans un premier temps, les requins ont été nourris directement par des plongeurs (shark feeding) avec des poissons-lions morts, l’objectif étant d’habituer les requins au goût encore inhabituel de la chair du poisson-lion,
- Dans un deuxième temps, des poissons-lions blessés ont été laissés à disposition des requins pour déclencher leur instinct de chasseur et provoquer l’attaque sur des poissons lions.
Par la suite, les plongeurs ont observés que les requins n’hésitaient plus à chasser et à se nourrir de poissons-lions en parfaite autonomie. Au niveau biologique, cet apprentissage n’a eu aucun impact pour les requins dans la mesure où ceux-ci peut ingérer des proies venimeuses sans conséquence pour leur organisme.
Mais la chasse et la pêche « humaines » donnent les meilleurs résultats à l’heure actuelle pour endiguer la prolifération des poissons-lions, car il est difficile de mesurer une régularisation uniquement en comptant sur la bonne volonté des requins ! La solution parfaite serait bien entendu de trouver un prédateur naturel dans la région, mais à ce jour, aucune espèce se nourrissant de poissons-lions n’a été découverte.
Seule certitude..., la modification de l’écosystème avec ses conséquences négatives est bien liée à l’origine, à une erreur humaine. Cela ne vous rappel pas l’origine de la prolifération de la Caulerpa taxifolia en Méditerranée ?
Jérôme H.
Remerciements: Paradise plongée remercie chaleureusement le photographe Antonio Busiello pour son autorisation de publication des photos terrestres et sous-marines dans le présent article.
A propos du photographe : Antonio Busiello

Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - Web: www.bgphotographyandvideo.com
A propos du poisson-lion :
Photo: Riccardo Speziari

Cette rascasse volante est un poisson ovipare. La femelle peut produire jusqu'à 40 000 œufs par ponte. Le taux de mortalité est important. Quelques jours plus tard, les larves éclosent, ne mesurant alors que quelques millimètres. Au bout de trois semaines, elles seront devenues des alevins. Pterois volitans se trouve dans l'océan Pacifique et dans l'est de l'océan Indien de 2 à 50 m de profondeur. Dans le reste de l'océan Indien et en mer Rouge, on trouve l'espèce extrêmement voisine Pterois miles, également appelée rascasse volante. Pterois volitans est présent depuis quelques années dans l'Atlantique et la mer des Caraïbes.
Source: fr.wikipedia.org