Jean Cassou Photographe sous marin et reporter

Paradise Plongée: Quand et à quelle occasion avez-vous commencé à plonger ? Racontez en quelques mots votre parcours plongée ?

Jean Cassou: En 1977 je rencontrer Paul, il est mon professeur de sport de combat. Entre deux rounds, il m’enseigne les premiers gestes de sécurité de la plongée sous-marine. Le plaisir d’évoluer dans l’apesanteur était très fort.
Avec Catherine, mon épouse je découvre l’art de la photographie. Je n’avais pas encore plongé en milieu naturel, je décide d’acheter un sac en plastique adapté pour faire des images dans le monde du silence à Bandos aux Maldives. Dans cet univers, mon moniteur préfère me guider dans l’espace médian qui borde l’île. La profondeur de cette immersion est trop importante pour mon adaptation technique du moment, c’est donc dans ma mémoire que je garde pour toujours le souvenir des merveilles de ce bout de paradis.
Quelques années plus tard j’ai commencé la plongée à la Réunion. A Papeete, j’ai poursuivi ma formation, je suis devenu moniteur de plongée en 1990 après avoir effectué plus de 600 plongées dans la baie de Matavaï. Mes amis Eric Lecoedic et Philippe Bachet me donnent le virus de la photographie sous-marine.
A mon retour en France, je ne supporte pas les eaux froides, je m’équipe d’une combinaison étanche est me voilà en immersion sous la glace ou dans la résurgence de la Douix à Chatillon sur Seine. Pendant cette période, je suis allé tremper mes palmes en Nouvelle-Calédonie, en Egypte, en Méditerranée, sous la glace, dans le gouffre de Padirac, je découvre également les difficultés de la plongée spéléologie etc.…
Pour ma part c’est à "Poum" en Nouvelle-Calédonie que je trouve les plongées inoubliables, là bas l’exceptionnel est toujours au rendez-vous. Le détroit de Lembe à Manado en Indonésie sera mon second choix.

Paradise Plongée: Combien de plongées avant de prendre vos premières photos sous-marines ? A quelle occasion vous êtes-vous orientez vers la photo ?

Jean Cassou: Après avoir vécu 6 années dans les départements et territoires français et plus de milles plongées, j’estimais à l’époque avoir suffisamment d’expérience pour me lancer dans l’aventure de la photographie sous-marine. Eric Lecoedic, est un photographe expérimenté, il me fait confiance pour me prêter son matériel. Dans la passe de Poum, sur le mur ou dans la passe de la Gazelle, je produis mes premiers clichés. A mon retour en métropole à l’identique j’achète ma première unité photographie. L’aventure commence tout simplement.

Paradise Plongée: Quelles sont pour vous les photos les plus difficiles, celles qui posent des problèmes même pour les photographes expérimentés ?

Jean Cassou: Pour ma part je ne fais pas d’image en surimpression, à partir de cet instant, la technique de prise de vues reste simple si l’on maîtrise son matériel. Ce qui devient difficile ou périlleux c’est de ne jamais oublier qu’à ce moment la photographie devient un travail. Que ce soit dans l’espace médian ou lointain , avec ou contre le courant, le sujet que l’on veut absolument immortaliser, peut devenir dangereux si l’on ne respect pas les règles obligatoires de la plongée, si l’on ne vérifie pas régulièrement sa consommation d’air, s’il on ne connaît pas parfaitement son matériel, si on ne prend pas la bonne décision quand les conditions de plongée changent, si on est capable de renoncer à l’image de trop, si on ne dépasse jamais les limites de l’impossible, à ce moment la difficulté ou le danger se transforment en moments de bonheur.

Paradise Plongée: Quel type de matériel utilisez-vous ?

Jean Cassou: Depuis le début de l’aventure je suis équipé en argentique. L’investissement du matériel est coûteux, le confort de voir immédiatement sa prise de vue est appréciable quand on travail en numérique. Je n’ai pas encore gagné au Loto alors je garde mon matériel, le plaisir des yeux se sera pour plus tard.

Paradise Plongée: Vous collaborez avec certains médias ? Lesquels et sur quels sujets ?

Jean Cassou: Certaines de mes images sont publiées par l’agence de photos nature et environnement "Bios" à destination de la presse nationale ou internationale.
La revue française de plongée "Plongeurs International" avec qui je collabore étroitement dispose également d’une banque d’images. Mes prises de vues sont diverses et variées, l’éventail à la publication est aussi vaste. Sur commande ou à titre personnel je produis des reportages.

Paradise Plongée: Participez-vous à des concours ? Quelles récompenses avez-vous obtenues ?

Jean Cassou: Je participe rarement à des concours. Par compte je présente régulièrement des images au festival mondial de l’image sous-marine d’Antibes.
En 1999 avec mon ami Jean Claude Nivet, nous avons présenté une série sonorisée intitulée «CAILLOU. DREHU. PILOU». Pour cet événement de renommer international nous avons obtenu le plongeur d’argent et le prix de la meilleure adaptation musicale.

Paradise Plongée: Quel est votre prochain achat envisagé ?

Jean Cassou: Avant d’envisager un nouvel achat il faudra vendre encore quelques images, après le numérique sera pour moi une autre approche de l’activité.

Paradise Plongée: Votre meilleur souvenir en plongée ?

Jean Cassou: En fait mon meilleur souvenir est au nombre de deux. Le premier s’est réalisé dans la passe de Poum en Nouvelle-Calédonie, alors que je me trouvais en face d’un requin léopard à 36 mètres sous la surface, une loche de plus de 250 Kg accompagnée d’un requin marteaux nous observaient et deux raies Manta supervisaient la scène. Que dire et que penser quand ce rassemblement se produit, l’exceptionnel instant vécu ne s’oublie jamais.
Le deuxième moment de rêve s’est réalisé à Raz Samadaï en Egypte. Une famille de 150 dauphins à long bec est restée en notre compagnie pendant plus d’une heure. Ensemble nous avons joué, les caresses faisaient partie du jeu. Que du bonheur.
Pour ma part, je dis souvent que ce n’est pas l’homme qui va au devant de la nature, c’est la nature qui décide du lieu, du moment et du temps de la rencontre. A ce moment là, le rêve est au rendez-vous.

Paradise Plongée: Quel est votre avis sur la plongée actuelle ?

Jean Cassou: Il est difficile de donner un avis sur la plongée, à l’étranger force est de constater que cette activité est plus importante que dans notre pays. Les personnalités de la jeunesse et des sports, les représentants des différents organismes de plongée pourront certainement donner un avis ou des statistiques sur la vraie réalité des fréquentations du lieu subaquatique.

Paradise Plongée: Quel genre de plongeur appréciez-vous le plus ? Le moins ?

Jean Cassou: Le plongeur respectueux de l’environnement, le passionné de biologie, le bon technicien est digne d’intérêt, le plongeur calme mérite de l’attention. Les autres catégories de plongeur je ne donne pas mon avis.

Paradise Plongée: Quel est votre prochain projet en rapport avec la plongée ?

Jean Cassou: Après avoir évolué dans le monde du journalisme, obtenu un prix au festival d’Antibes, mon souhait le plus cher ce porte sur l’élaboration et pourquoi pas la parution d’un livre.

Paradise Plongée: La Photo : une profession à part entière où une activité secondaire ?

Jean Cassou: Pour ma part, cette question est pertinente, la photographie sous-marine rencontre tellement de difficultés financières ou techniques, vivre de cet art est compliqué. Pour dormir tranquillement j’ai fait le choix de conserver une activité principale. Pour moi la photographie est une seconde vie.

Paradise Plongée: Vous aimez ? Vous détestez ?

Jean Cassou: A partir du moment où je suis sous l’eau tout me fascine, chaque milieu offre son pesant d’intérêt, à tout un chacun de savoir apprécier les beautés présentées par la nature.
Je déteste les grandes catastrophes naturelles produites par l’homme (Pollution pétrolière).

Paradise Plongée: Vos activités et loisirs en dehors de la plongée ?

Jean Cassou: La vie vaut tellement le plaisir d’être vécue, la nature terrestre présente aussi sa part d’intérêt. Accompagné de Catherine mon épouse, j’aime flâner dans ce milieu qu’il soit en montagne ou dans les plaines, peut importe l’essentiel est de savoir regarder et apprécier les richesses de notre bonne vieille terre.
Le sport et la moto ont une grande part d’intérêt dans ma vie.


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