Plongée sur une épave romaine à Marseille
Dans une mer virant au gris acier sous un vent de sud-est qui forcit, le bateau du Groupe de recherche archéologique sous-marine (Grasm) met le cap sur Tiboulen de Maïre, à quelques encablures des Goudes. À 51 mètres de profondeur gît l'épave d'un bateau de commerce romain. Serge Ximenes, ex-plongeur professionnel de la Comex, fondateur et responsable du Grasm, la connaît bien pour l'avoir découverte en 1999 et la fouiller, depuis, de 30 à 50 fois par an. Une exploration minutieuse pour mettre au jour la structure de ce bateau de 30m de long et 10 de large, avec son chargement d'amphores, de céramiques, de verreries et autres objets de bord; certains, parfaitement conservés.
La plongée du jour a pour but de nettoyer la partie bâbord arrière recouverte de sédiments. La première équipe de plongeurs s'arnache, avec, sur le dos, deux bouteilles de 45l d'un mélange à base d'hélium, un gaz très léger qui limite le phénomène d'ivresse des profondeurs. Jean-luc Verdier, le technicien en archéologie sous-marine, Taha Hajerie, l'infirmier et Philippe Aumont, l'ingénieur d'études, se mettent à l'eau avec l'aspirateur à sédiments relié en surface à une moto-pompe. Deux minutes seulement leur suffiront pour parvenir au fond qu'ils discernent clairement après 35m de progression. L'épave est à leurs pieds. Chaque plongeur a une tâche à remplir. Et le temps est compté, 25 minutes de travail aujourd'hui. À cette profondeur, en raison de la pression, il faudra ensuite respecter des paliers de décompression avant de refaire surface : 28 minutes dont les 20 dernières à 6m en respirant l'oxygène pur..
Sur le bateau, Serge a démarré la moto-pompe. Au fond, les plongeurs sont à la tâche. "Nous grattons avec une petite pioche en procédant avec un mouvement de levier, délicatement, pendant que l'autre plongeur aspire les sédiments", raconte Philippe. Une prudence redoublée car l'équipe fouille une partie du bateau riche en vaisselle et verrerie, très fragiles. Jean-Luc, lui, pose des numéros sur les membrures du bateau déjà mises au jour pour cartographier le chantier.
"C'est une épave exceptionnelle. Trouver le dé à jouer, un objet rare, nous a procuré un immense bonheur". Avant de plonger en compagnie de Serge, Géraldine Parodi, étudiante en diététique, a le sourire. "À chaque fois que nous tenons entre nos mains un objet, on ne peut pas s'empêcher de penser à ceux qui l'ont manipulé avant nous… il y a environ 2000 ans." Pendant 25 minutes, la seconde équipe poursuit le dégagement de la zone. Un sacré labeur. Car il ne suffit pas de se pencher pour exhumer les merveilles cachées dans l'épave. Il faut fouiller, fouiller encore. Chaque plongée de 5 bénévoles découvrira l'épave sur 1m² et 10cm de profondeur. Un travail de Romains.
Auteur: Olivier Salmon
Source: www.laprovence.com
La plongée du jour a pour but de nettoyer la partie bâbord arrière recouverte de sédiments. La première équipe de plongeurs s'arnache, avec, sur le dos, deux bouteilles de 45l d'un mélange à base d'hélium, un gaz très léger qui limite le phénomène d'ivresse des profondeurs. Jean-luc Verdier, le technicien en archéologie sous-marine, Taha Hajerie, l'infirmier et Philippe Aumont, l'ingénieur d'études, se mettent à l'eau avec l'aspirateur à sédiments relié en surface à une moto-pompe. Deux minutes seulement leur suffiront pour parvenir au fond qu'ils discernent clairement après 35m de progression. L'épave est à leurs pieds. Chaque plongeur a une tâche à remplir. Et le temps est compté, 25 minutes de travail aujourd'hui. À cette profondeur, en raison de la pression, il faudra ensuite respecter des paliers de décompression avant de refaire surface : 28 minutes dont les 20 dernières à 6m en respirant l'oxygène pur..
Sur le bateau, Serge a démarré la moto-pompe. Au fond, les plongeurs sont à la tâche. "Nous grattons avec une petite pioche en procédant avec un mouvement de levier, délicatement, pendant que l'autre plongeur aspire les sédiments", raconte Philippe. Une prudence redoublée car l'équipe fouille une partie du bateau riche en vaisselle et verrerie, très fragiles. Jean-Luc, lui, pose des numéros sur les membrures du bateau déjà mises au jour pour cartographier le chantier.
"C'est une épave exceptionnelle. Trouver le dé à jouer, un objet rare, nous a procuré un immense bonheur". Avant de plonger en compagnie de Serge, Géraldine Parodi, étudiante en diététique, a le sourire. "À chaque fois que nous tenons entre nos mains un objet, on ne peut pas s'empêcher de penser à ceux qui l'ont manipulé avant nous… il y a environ 2000 ans." Pendant 25 minutes, la seconde équipe poursuit le dégagement de la zone. Un sacré labeur. Car il ne suffit pas de se pencher pour exhumer les merveilles cachées dans l'épave. Il faut fouiller, fouiller encore. Chaque plongée de 5 bénévoles découvrira l'épave sur 1m² et 10cm de profondeur. Un travail de Romains.
Auteur: Olivier Salmon
Source: www.laprovence.com