L'épave du Sea Venture à la Réunion de nouveau accessible aux plongeurs
Interdite depuis 1997 aux plongeurs, l’épave du cargo panaméen Sea Venture, coulé en 1981, vient d’être rouverte à la pratique. Une excellente nouvelle pour la discipline, puisqu’il s’agit là de la quatrième épave “visitable” dans l’ouest. Le site permet, à la différence des autres, de réaliser des plongées profondes à l’abri des courants.
Le 16 novembre 1981, le cargo panaméen Sea Venture (86 m) sombrait en baie de Saint-Paul (lire ci-contre) par 40 à 45 m de fond. Jusqu’en 1997, les plongeurs en avaient fait une étape. Mais, cette année-là, les cuves du navire, certainement corrodées, fuient provoquant une pollution sur les berges saint-pauloises. C’est le coup d’arrêt pour l’exploitation de l’épave pour la plongée. Les autorités l’interdisent. Elles prennent par ailleurs, après dix-sept ans d’“insouciance”, la mesure du danger écologique que représente le Sea Venture. Il faudra encore plusieurs mois avant de mener les opérations de dépollution ad hoc. En avril 1998, la société grenobloise Hydrokarst et la Marine nationale vident les cuves du fuel léger qui s’y trouve encore. Depuis, l’arrêté est resté en vigueur enfoui dans les archives des services de l’État. Il y a un mois, les gérants du club de plongée portois le Dodo Palmé, et notamment Emmanuel Rothé, ont décidé d’exhumer ce vieux dossier. Retrouver l’arrêté a d’ailleurs nécessité a priori des fouilles en règles dans les archives. Mais, une fois débusqué, rien ne semblait s’opposer à son retrait. Un nouvel arrêté en date du 24 septembre 2008 a torpillé l’ancien. Celui-ci considère que “le Sea Venture ne représente plus une source de pollution marine, ni un danger pour la sécurité des plongeurs ou de la navigation maritime”. Auparavant, la brigade nautique a mené une inspection. Arnaud Grivel, le commandant, note : “On a réalisé une prospection surtout pour déterminer s’il y avait danger ou pas pour les plongeurs. Ce n’est pas le cas. Le bateau est retourné, la coque vers le haut, on ne peut pas y pénétrer”.
“Une véritable demande sur les épaves”
Le site, bien protégé des courants avec une visibilité plutôt bonne, est en revanche “idéal pour faire des premières plongées profondes de niveau 2, les autres épaves à Saint-Gilles demandent un niveau 3”, souligne Danh Truong, cogérant du Dodo Palmé. Il poursuit : “Il est aussi très bien adapté pour travailler la technique”. Et si les plongeurs ne peuvent s’autoriser le grand frisson de visiter l’intérieur de l’épave, “il y a deux superbes hélices intactes, de la vie qui s’est installée sur cette coquille avec des langoustes et des pélagiques notamment”, souligne le professionnel. Le Sea Venture rejoint la petite liste des épaves ouvertes à la plongée dans l’île. On en dénombre deux du côté de Saint-Gilles, le Haï-Siang et le Navarra (toutes deux coulées au large de La Pointe des Aigrettes). Du côté de Saint-Leu, l’Antonio Lorenzo reste une plongée réservée au niveau 2 (40 m de fond). Or, les adeptes sont de plus en plus friands d’épaves. Danh Truong note : “Il y a une grosse demande. C’est une alternative très appréciée des plongées en récif. Celle de l’Haï-Siang remporte d’ailleurs la palme, car elle est extrêmement poissonneuse”. Si le rêve de couler le Clemenceau en baie de Saint-Paul est définitivement tombé aux oubliettes, le Sea Venture, à son échelle, élargit l’offre pour les passionnés et les touristes venus à La Réunion visiter les abysses. Pour mémoire, on estime à plus de 100 000 les plongées réalisées chaque année dans les eaux réunionnaises
L’histoire du Sea Venture
Chargé de bois à destination d’une entreprise réunionnaise bien connue, le Sea Venture est prié de patienter en baie de Saint-Paul qu’une place se libère au port de La Pointe des Galets le 16 novembre 1981. Certainement déjà mis à mal par la météo, le bateau a finalement pris l’eau, déstabilisé par sa cargaison. Et il a fini par sombrer. Les 26 hommes d’équipage, qui ont pu sauver des effets personnels, le journal de bord et leurs papiers, ont regagné la rive par leurs propres moyens avant d’aller sonner à la porte des pompiers saint-paulois. Ce n’est que seize ans plus tard, le 21 septembre 1997, qu’une mini-pollution touche la côte. En avril de l’année suivante a lieu pendant une semaine la dépollution (un demi-million de francs). Une quinzaine de tonnes de gazole est retirée des quatre cuves principales de l’épave. Mais, la quantité ne correspond pas aux dires du commandant du Sea Venture qui annonçait une cinquantaine de tonnes. Certains s’interrogent donc sur le reste du fuel léger censé s’y trouver. Les explications fournies par les autorités de l’époque pointaient l’évaporation voire l’effusion très minime lors des différentes houles connues par le navire panaméen.
Auteur: Bruno Graignic
Source: www.clicanoo.com
Le 16 novembre 1981, le cargo panaméen Sea Venture (86 m) sombrait en baie de Saint-Paul (lire ci-contre) par 40 à 45 m de fond. Jusqu’en 1997, les plongeurs en avaient fait une étape. Mais, cette année-là, les cuves du navire, certainement corrodées, fuient provoquant une pollution sur les berges saint-pauloises. C’est le coup d’arrêt pour l’exploitation de l’épave pour la plongée. Les autorités l’interdisent. Elles prennent par ailleurs, après dix-sept ans d’“insouciance”, la mesure du danger écologique que représente le Sea Venture. Il faudra encore plusieurs mois avant de mener les opérations de dépollution ad hoc. En avril 1998, la société grenobloise Hydrokarst et la Marine nationale vident les cuves du fuel léger qui s’y trouve encore. Depuis, l’arrêté est resté en vigueur enfoui dans les archives des services de l’État. Il y a un mois, les gérants du club de plongée portois le Dodo Palmé, et notamment Emmanuel Rothé, ont décidé d’exhumer ce vieux dossier. Retrouver l’arrêté a d’ailleurs nécessité a priori des fouilles en règles dans les archives. Mais, une fois débusqué, rien ne semblait s’opposer à son retrait. Un nouvel arrêté en date du 24 septembre 2008 a torpillé l’ancien. Celui-ci considère que “le Sea Venture ne représente plus une source de pollution marine, ni un danger pour la sécurité des plongeurs ou de la navigation maritime”. Auparavant, la brigade nautique a mené une inspection. Arnaud Grivel, le commandant, note : “On a réalisé une prospection surtout pour déterminer s’il y avait danger ou pas pour les plongeurs. Ce n’est pas le cas. Le bateau est retourné, la coque vers le haut, on ne peut pas y pénétrer”.
“Une véritable demande sur les épaves”
Le site, bien protégé des courants avec une visibilité plutôt bonne, est en revanche “idéal pour faire des premières plongées profondes de niveau 2, les autres épaves à Saint-Gilles demandent un niveau 3”, souligne Danh Truong, cogérant du Dodo Palmé. Il poursuit : “Il est aussi très bien adapté pour travailler la technique”. Et si les plongeurs ne peuvent s’autoriser le grand frisson de visiter l’intérieur de l’épave, “il y a deux superbes hélices intactes, de la vie qui s’est installée sur cette coquille avec des langoustes et des pélagiques notamment”, souligne le professionnel. Le Sea Venture rejoint la petite liste des épaves ouvertes à la plongée dans l’île. On en dénombre deux du côté de Saint-Gilles, le Haï-Siang et le Navarra (toutes deux coulées au large de La Pointe des Aigrettes). Du côté de Saint-Leu, l’Antonio Lorenzo reste une plongée réservée au niveau 2 (40 m de fond). Or, les adeptes sont de plus en plus friands d’épaves. Danh Truong note : “Il y a une grosse demande. C’est une alternative très appréciée des plongées en récif. Celle de l’Haï-Siang remporte d’ailleurs la palme, car elle est extrêmement poissonneuse”. Si le rêve de couler le Clemenceau en baie de Saint-Paul est définitivement tombé aux oubliettes, le Sea Venture, à son échelle, élargit l’offre pour les passionnés et les touristes venus à La Réunion visiter les abysses. Pour mémoire, on estime à plus de 100 000 les plongées réalisées chaque année dans les eaux réunionnaises
L’histoire du Sea Venture
Chargé de bois à destination d’une entreprise réunionnaise bien connue, le Sea Venture est prié de patienter en baie de Saint-Paul qu’une place se libère au port de La Pointe des Galets le 16 novembre 1981. Certainement déjà mis à mal par la météo, le bateau a finalement pris l’eau, déstabilisé par sa cargaison. Et il a fini par sombrer. Les 26 hommes d’équipage, qui ont pu sauver des effets personnels, le journal de bord et leurs papiers, ont regagné la rive par leurs propres moyens avant d’aller sonner à la porte des pompiers saint-paulois. Ce n’est que seize ans plus tard, le 21 septembre 1997, qu’une mini-pollution touche la côte. En avril de l’année suivante a lieu pendant une semaine la dépollution (un demi-million de francs). Une quinzaine de tonnes de gazole est retirée des quatre cuves principales de l’épave. Mais, la quantité ne correspond pas aux dires du commandant du Sea Venture qui annonçait une cinquantaine de tonnes. Certains s’interrogent donc sur le reste du fuel léger censé s’y trouver. Les explications fournies par les autorités de l’époque pointaient l’évaporation voire l’effusion très minime lors des différentes houles connues par le navire panaméen.
Auteur: Bruno Graignic
Source: www.clicanoo.com