Le poisson-scie obtient la protection de la CITES
Le poisson-scie, victime d'une exploitation commerciale intense, a été classé parmi les espèces protégées de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) lundi à la conférence de La Haye.
La CITES a approuvé une proposition visant à inscrire les poissons-scie à son annexe I, celle concernant les espèces dont l'exploitation commerciale est interdite, a-t-on constaté sur place.
Une des sept espèces différentes de la famille de poissons-scie a été classée à l'annexe II afin d'en autoriser le commerce uniquement à des fins de conservation dans les aquariums publics, a précisé le Fonds mondial pur la nature (WWF).
Le poisson-scie est une grande raie, apparentée au requin, pouvant atteindre sept mètres de long, et caractérisée par son long rostre pouvant comporter jusqu'à 36 dents et mesurer près de deux mètres. Cette caractéristique physique le rend particulièrement susceptible de se prendre dans les filets de pêche.
Il est recherché pour son rostre et ses dents, objets de curiosité et de collection, mais également pour son aileron, très prisé en Asie dans la soupe d'ailerons de requins, pour sa chair ainsi que pour sa bile et son foie, utilisés par la médecine traditionnelle chinoise.
La proposition, présentée par les Etats-Unis et le Kenya, a recueilli la majorité des deux tiers requise. La Chine, le Qatar et l'Indonésie, notamment, ont voté contre.
"Nous sommes soulagés que la pression commerciale internationale sur cette espèce gravement menacée puisse se relâcher", a commenté Steven Broad, directeur du programme de surveillance TRAFFIC géré conjointement par le WWF et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Le poisson-scie est caractérisé par une croissance lente, une maturité sexuelle tardive, un faible taux de reproduction et une gestation lente.
L'espèce figure sur la liste rouge de l'UICN.
"Le poisson-scie a disparu de la côte est des Etats-Unis et en Asie du sud-est", a souligné Susan Lieberman, directeur du programme des espèces du WWF.
"Si une espèce est extrêmement menacée, elle peut être classée directement dans l'annexe I de la CITES", la plus restrictive, sans passer par l'annexe II, a commenté Olivier van Bogaert, chargé de presse au WWF. "Cela avait été le cas notamment avec les éléphants en 1989", a-t-il rappelé.
La conférence de la CITES, qui se tient jusqu'au 15 juin, a rejeté vendredi une proposition visant à protéger deux espèces de requins - le requin taupe et l'aiguillat commun.