Malheureux décès d'une plongeuse dans des conditions dramatiques
Alors que des centaines de Québécois s'apprêtent à s'envoler vers le sud pour fuir l'hiver, la mort d'une grand-mère de Mont-Tremblant lors d'un voyage de plongée à Cuba vient remettre en question la sécurité de certaines expéditions pour touristes.
Nicole Payen, 65 ans, est décédée dans les bras de son conjoint le 2 décembre lors d'une expédition de plongée sous-marine qui a mal tourné au large de Cayo Largo.
Avec son conjoint Serge Poulin et d'autres touristes, elle était partie en mer, accompagnée d'un équipage de bateau et de deux maîtres plongeurs d'un club déniché sur place. Ce devait être la première plongée d'un voyage de rêve de 12 jours.
À 15 mètres de profondeur, M. Poulin a vu que sa compagne éprouvait des difficultés. Elle a tenté de remonter à la surface, mais pour une raison inexpliquée, elle s'est mise à vomir avant d'y parvenir.
«Je l'ai attrapée et j'ai sorti sa tête de l'eau. Mais le bateau était parti, il n'était pas dans le décor du tout», se souvient M. Poulin.
Vagues de cinq pieds
L'équipage avait laissé les plongeurs sans surveillance pour aller pêcher des langoustes, a-t-il constaté avec horreur.
Ballotté par des vagues de cinq pieds de haut, il raconte avoir dû attendre de 20 à 30 minutes avant que le bateau ne vienne au secours de son épouse, qui ne respirait plus. « Je l'ai vue s'étouffer, mordre sa langue et mourir dans mes bras», se remémore-t-il avec émotion.
Nicole Payen a été incinérée à Cuba après de lourdes et complexes procédures administratives. Ses cendres arriveront au Québec ce matin par avion.
Manque de prévention
Le rapport des autorités cubaines mentionne qu'il s'agit d'une mort par noyade, sans plus de détail. La famille, elle, soupçonne que la négligence du club ne soit en cause. Elle demande à l'ambassade canadienne de faire la lumière sur ce terrible accident.
«Moi et Nicole, on avait fait 250 plongées ensemble dans notre vie. Mais celle-là battait tous les records de manque de prévention», s'insurge M. Poulin.
«Est-ce que sa bombonne a été remplie d'air vicié ou contaminé? On ne le sait pas. Il y a des choses qu'on ne saura peut-être jamais au niveau de l'enquête, c'est choquant», déplore la fille de la victime, Anouk Poulin.
Mme Poulin trouve inacceptable que les maîtres plongeurs cubains n'ont pas tenté de manoeuvres de réanimation immédiatement et que le bateau se soit éloigné.
Nicole Payen avait une excellente santé et se sentait parfaitement à l'aise dans l'eau, assurent tous ses proches.
Le plus grand rêve de l'ergothérapeute à la retraite était de faire une plongée« sur trois générations », avec ses enfants et ses petits-enfants, d'ici quelques années.