Plongée avec les grands requins blancs
Plonger à côté du plus imposant des squales: un cauchemar pour certains, un rêve devenu réalité pour les frères Gentil, de La Chaux-de-Fonds. L'aîné, Cédric, a accepté de revivre cette immersion en eau trouble vécue en Afrique du Sud il y a près de deux ans. Arrêt sur images parmi les souvenirs impérissables d'une expérience interdite
Sa réputation le précède. Sa mâchoire aux dents triangulaires acérées inspire une crainte teintée de respect. Son aileron dorsal à fleur d'eau a marqué l'imaginaire collectif de toute une génération ayant tremblé devant «Les Dents de la mer».
Le grand requin blanc, avec ses 4 à 6 mètres pour près de 2 tonnes, fascine. Au point que certains décident de plonger à sa rencontre. C'est le cas de Cédric et Yanick Gentil, deux frères chaux-de-fonniers à l'âme aventurière.
Pas un danger pour l'homme ?
Cela s'est passé dans le cadre des séries documentaires qu'ils réalisent pour leur société ExplorAction productions. C'était en 2005. Le temps a passé, mais les souvenirs demeurent toujours aussi présents dans leurs mémoires qu'au moment de ressortir de l'eau.
«L'idée m'est venue en 2003, après avoir vu un reportage sur André Hartmann, le premier homme à avoir tenté l'expérience. Depuis 10 ans, ce Sud-africain défend la théorie selon laquelle le grand blanc ne serait pas un danger pour l'homme», explique Cédric en guise de préambule. Une théorie que son frère et lui ont dû éprouver par eux-mêmes!
Plongées en Afrique du Sud
Les deux Helvètes se retrouvent deux ans plus tard sur le pont du bateau d'Hartmann, en Afrique du
Sud... «Nous aurions pu plonger le premier jour, nous étions motivés, mais il y avait des touristes à bord, et notre matériel n'était pas prêt», se souvient Cédric, au bénéfice d'une autorisation spéciale des gardes côtes, puisque cette pratique est interdite depuis quelques années.
L'occasion ne se représentera que... trois mois plus tard, la visibilité sous-marine nécessaire, soit 3 à 4 mètres, faisant défaut avant. «Pendant tout ce temps, nous avons travaillé sur son embarcation. Et le premier mois, en compagnie de toute notre équipe, nous en avons profité pour tourner des images «terrestres» pour notre documentaire. C'est d'ailleurs là que j'ai connu ma plus grande frayeur. On a filmé une scène de présentation les pieds dans l'eau, là où les requins sont appâtés. Ne pas pouvoir regarder dans l'eau afin de rester naturel à l'écran était un moment affreux!»
Puis, comme une évidence, est arrivé le grand jour. «Il n'y avait guère d'appréhension, mais un petit stress vital. Nous nous sommes retrouvés entourés de quatre requins blancs de 2,30 m à 4,30 m, dans une forêt d'algues de 2 ou 3 mètres. Un paysage plutôt rare qui a valu à nos images de passer dans l'émission Ushuaia», se rappelle Cédric, dont les réserves d'oxygène de ses bouteilles, ce jour-là, ont duré quatre fois moins longtemps que lors d'une plongée classique!
«Ne jamais lui tourner le dos»
Mais batifoler avec ce carnassier, actuellement sur la liste des animaux menacés, demande un «savoir-être» qu'André Hartmann leur a transmis. Des consignes simples, mais précises: «Il ne faut pas avoir de mouvements brusques, et toujours lui faire face. Cela s'apparente au comportement que l'on pourrait avoir avec un chien. Il convient de lui montrer qui domine, même si ce n'est pas forcément la réalité!»
L'aspect psychologique est prépondérant lors de cette rencontre. «Par exemple, s'il vous fonce dessus à vive allure, il faut riposter en faisant pareil. Dans cette situation inhabituelle, il vous prend pour aussi fort, voire plus fort que lui. Il reprend alors ses observations en tournant autour de vous.»
Accroché à la nageoire
Si l'on veut au contraire qu'il vienne, il faut se faire petit. «A la fois curieux et craintif, il va se rapprocher de plus en plus près de vous. Avant qu'il tente de vous mordre pour prendre ses repères, il suffit d'étendre les bras et les jambes pour le voir s'éloigner.» Un homme-grenouille qui se ferait plus gros que le... grand blanc, en quelque sorte! Et là où le commun des mortels s'accroche à la nageoire dorsale d'un dauphin docile et usé d'un parc d'attractions lointain, les deux frères en font de même avec l'énorme squale: «Quand il passe à 50 cm de vous, vous vous retournez rapidement pour le saisir. Au moment où votre poids commence à le déranger, il donne un coup de queue, sans agressivité, et vous décrochez.»
Désormais, Cédric, qui est l'une des six personnes au monde à avoir plongé avec un grand requin blanc sous l'oeil de la caméra, attend avec impatience une nouvelle rencontre, moins convenue cette fois-ci. Histoire de continuer à se faire des films... mais des vrais !
Exploraction.ch
Sa réputation le précède. Sa mâchoire aux dents triangulaires acérées inspire une crainte teintée de respect. Son aileron dorsal à fleur d'eau a marqué l'imaginaire collectif de toute une génération ayant tremblé devant «Les Dents de la mer».
Le grand requin blanc, avec ses 4 à 6 mètres pour près de 2 tonnes, fascine. Au point que certains décident de plonger à sa rencontre. C'est le cas de Cédric et Yanick Gentil, deux frères chaux-de-fonniers à l'âme aventurière.
Pas un danger pour l'homme ?
Cela s'est passé dans le cadre des séries documentaires qu'ils réalisent pour leur société ExplorAction productions. C'était en 2005. Le temps a passé, mais les souvenirs demeurent toujours aussi présents dans leurs mémoires qu'au moment de ressortir de l'eau.
«L'idée m'est venue en 2003, après avoir vu un reportage sur André Hartmann, le premier homme à avoir tenté l'expérience. Depuis 10 ans, ce Sud-africain défend la théorie selon laquelle le grand blanc ne serait pas un danger pour l'homme», explique Cédric en guise de préambule. Une théorie que son frère et lui ont dû éprouver par eux-mêmes!
Plongées en Afrique du Sud
Les deux Helvètes se retrouvent deux ans plus tard sur le pont du bateau d'Hartmann, en Afrique du
Sud... «Nous aurions pu plonger le premier jour, nous étions motivés, mais il y avait des touristes à bord, et notre matériel n'était pas prêt», se souvient Cédric, au bénéfice d'une autorisation spéciale des gardes côtes, puisque cette pratique est interdite depuis quelques années.L'occasion ne se représentera que... trois mois plus tard, la visibilité sous-marine nécessaire, soit 3 à 4 mètres, faisant défaut avant. «Pendant tout ce temps, nous avons travaillé sur son embarcation. Et le premier mois, en compagnie de toute notre équipe, nous en avons profité pour tourner des images «terrestres» pour notre documentaire. C'est d'ailleurs là que j'ai connu ma plus grande frayeur. On a filmé une scène de présentation les pieds dans l'eau, là où les requins sont appâtés. Ne pas pouvoir regarder dans l'eau afin de rester naturel à l'écran était un moment affreux!»
Puis, comme une évidence, est arrivé le grand jour. «Il n'y avait guère d'appréhension, mais un petit stress vital. Nous nous sommes retrouvés entourés de quatre requins blancs de 2,30 m à 4,30 m, dans une forêt d'algues de 2 ou 3 mètres. Un paysage plutôt rare qui a valu à nos images de passer dans l'émission Ushuaia», se rappelle Cédric, dont les réserves d'oxygène de ses bouteilles, ce jour-là, ont duré quatre fois moins longtemps que lors d'une plongée classique!
«Ne jamais lui tourner le dos»
Mais batifoler avec ce carnassier, actuellement sur la liste des animaux menacés, demande un «savoir-être» qu'André Hartmann leur a transmis. Des consignes simples, mais précises: «Il ne faut pas avoir de mouvements brusques, et toujours lui faire face. Cela s'apparente au comportement que l'on pourrait avoir avec un chien. Il convient de lui montrer qui domine, même si ce n'est pas forcément la réalité!»
L'aspect psychologique est prépondérant lors de cette rencontre. «Par exemple, s'il vous fonce dessus à vive allure, il faut riposter en faisant pareil. Dans cette situation inhabituelle, il vous prend pour aussi fort, voire plus fort que lui. Il reprend alors ses observations en tournant autour de vous.»
Accroché à la nageoire
Si l'on veut au contraire qu'il vienne, il faut se faire petit. «A la fois curieux et craintif, il va se rapprocher de plus en plus près de vous. Avant qu'il tente de vous mordre pour prendre ses repères, il suffit d'étendre les bras et les jambes pour le voir s'éloigner.» Un homme-grenouille qui se ferait plus gros que le... grand blanc, en quelque sorte! Et là où le commun des mortels s'accroche à la nageoire dorsale d'un dauphin docile et usé d'un parc d'attractions lointain, les deux frères en font de même avec l'énorme squale: «Quand il passe à 50 cm de vous, vous vous retournez rapidement pour le saisir. Au moment où votre poids commence à le déranger, il donne un coup de queue, sans agressivité, et vous décrochez.»
Désormais, Cédric, qui est l'une des six personnes au monde à avoir plongé avec un grand requin blanc sous l'oeil de la caméra, attend avec impatience une nouvelle rencontre, moins convenue cette fois-ci. Histoire de continuer à se faire des films... mais des vrais !
Exploraction.ch
