Les futurs conchyliculteurs apprennent à plonger
La plongée sous-marine ? Pas qu'un loisir : un plus proposé aux futurs conchyliculteurs formés au lycée professionnel de Guérande. Plus tard, cela fera la différence.
« Le plongeur qui nourrit les requins de l'aquarium de Paris, c'est un élève de chez nous ! » Au lycée professionnel Olivier-Guichard de Guérande (Loire-Atlantique), c'est l'argument massue asséné par les ardents défenseurs de la pratique subaquatique de l'établissement.
Les futurs conchyliculteurs, éleveurs de moules, ostréiculteurs ou futurs spécialistes de l'élevage de crevettes ou de poissons peuvent être amenés à intervenir sur leurs structures, sous l'eau. C'est pourquoi, depuis l'an passé, le lycée a ajouté à la panoplie des futurs aquaculteurs une solide formation de plongeur.
Cette formation, en deux ans, s'effectue en plus des cours. Trois fois par semaine, les jeunes - une dizaine par année pour chacun des deux niveaux - s'entraînent à la piscine puis en mer. Pour le niveau 2, ils doivent également posséder de nombreuses connaissances théoriques : sécurité, paliers de décompression, réglementation, respect du milieu.
Les futurs plongeurs pourront, en plus de leur diplôme - BEP, bac pro d'aquaculture ou de conchyliculture - présenter un niveau 2 ouvrant les portes de la plongée autonome. Et ce n'est pas un luxe !
« Le brevet de plongeur leur sera demandé pour intervenir sur des installations en mer, en aquaculture ou en conchyliculture offshore, sur des viviers ou des bouchots », estime Bertrand Montriou, le professeur d'éducation physique qui accompagne l'activité.
Ce passionné d'apnée et de chasse sous-marine emmène les élèves aux leçons à Piriac-sur-Mer. Les cours sont subventionnés par l'école et les collectivités. Les élèves ne paient que la moitié du prix.
Une école de la rigueur
Ce jeudi soir, ils sont quatre à s'entraîner avec Christophe Pesquet, moniteur professionnel de plongée sous-marine, jusqu'à la nuit tombante. C'est très formateur pour ces jeunes qui apprennent à bien se connaître. «Cette activité les occupe le soir. Et cela favorise le côté entraide : on ne peut pas mettre seul son bloc», expose Bertrand Montriou.
C'est aussi une école de la rigueur : «Il faut être super attentif à son matériel, bien l'entretenir, le rincer.» Il s'agit aussi d'apprendre à se connaître soi-même, sans tricher. Ce soir-là, alors que Gwénolé, Quentin et Florent, en terminale bac pro, se sont immergés à partir du bord. Maël, lui, est ressorti prématurément de l'eau : il ne se sentait « pas en forme ».
« Il faut apprendre à diagnostiquer les petits pépins », souligne Christophe, le moniteur de plongée, pour qui cette défection est une preuve de maturité. En plongeant, on grandit mieux sur terre...
Auteur: Michel ORIOT
Source: Ouest France