Voyage plongée Bahamas à Andros
“La cinquième plus grande île des Caraïbes et l’’une des moins connues”, avait souligné Vincent Wallace, le ministre du Tourisme (lire le “Guide d'Ulysse”). Le propos se vérifie dès l’arrivée. Après que ce qui ressemble au plus petit appareil volant se pose avec habileté sur la courte piste d’Andros Town, une employée apparaît, hilare. “Je vous attendais pour fermer l’aéroport.” Il est vrai qu’un orage tropical avait retardé le vol et que le tarmac n’a pas d’éclairage. Et que les rares conducteurs de taxi sont rentrés chez eux boire une bière, une Kalik. “No problem, je vous dépose”, assure le pilote en désignant la seule voiture présente parmi les flaques boueuses.
A Andros, la nature est reine. Située à 48 kilomètres à l’ouest de New Providence, l’île est ceinturée de plages sauvages, de mangrove, de bush épais et occupée en majeure partie par d’immenses forêts de pins des Bahamas. Ces arbres au tronc rouge sombre, sous lesquels poussent des palmiers nains, jaillissent de la roche calcaire qui éclate littéralement sous leur poussée. Leur bois montre une dureté telle que les charpentiers doivent utiliser des scies spéciales pour le couper ainsi que des clous adaptés afin de l’utiliser en construction. Les esclaves échappés des plantations de Louisiane et les Indiens Séminoles se sont réfugiés dans ces forêts au début du XIXe siècle et y survirent grâce à l’abondance du gibier, des crabes terrestres et du poisson. “La nature a été plus forte que le désir de l’homme blanc de réduire d’autres hommes à l’esclavage”, déclare Peter Douglas, responsable du groupe environnemental Andros Conservancy and Trust. Aujourd’hui, toutes ces ressources font la richesse de l’île sans pour autant attirer le visiteur, déconcerté par sa végétation sombre et son anatomie dentelée. En revanche, pour les adeptes de la plongée sous-marine, Andros est une destination mythique, car non seulement ils accèdent à la troisième barrière de corail de la planète, mais ils pénètrent aussi dans des eaux chaudes d’une transparence unique jusqu’à une grande profondeur.
L’eau est ici plus qu’ailleurs dans les Bahamas source de vie et de découverte. C’est à Andros que deux bateaux-citernes viennent chercher de l’eau quand la nappe phréatique de Nassau s’épuise, et c’est à Andros que l’on peut faire l’expérience de nager dans un pur délire géologique nommé “trou bleu”. Il en existerait plus de 200, résultant de l’érosion et du soulèvement des plateaux calcaires, qui ont façonné un dédale de trous, de galeries et de grottes. En plongeant dans un trou bleu, le nageur traverse plusieurs couches : eau douce translucide, eau salée et eau salée anoxique (sans oxygène), qui lui procurent des sensations inconnues d’autant qu’il passe de l’eau transparente au bleu, puis au vert opaque, voire au noir, selon la profondeur. Les enfants, eux, sautent joyeusement dans ces piscines d’eau douce même s’ils prennent soin d’entretenir les légendes liées à des créatures fantasmatiques qui sortiraient la nuit des blue holes pour venir les terroriser.
Just relax”, conseille Jeff Birch, directeur, à Small Hope Bay, d’un ecolodge et d’un centre de plongée parmi les plus connus des Caraïbes. Alors que le soleil décline entre mer et palmiers, ce Bahamien d’adoption raconte son histoire. “C’est par fidélité à une philosophie de vie que mon père a quitté le Canada et emmené sa famille dans cette baie déserte en 1960. Il y a fondé le premier centre de plongée des Bahamas. J’avais 4 ans, et, dès lors, je suis allé tous les jours, pieds nus, à l’école. Puis je suis parti pour mes études, mais vite revenu.” Sans se douter qu’il allait évoquer les fondements d’une théorie célèbre, l’écologiste conclut : “J’ai adopté la philosophie de mon père, l’essentiel réside dans la recherche du partage harmonieux entre le travail et le plaisir.” Afin qu’ils puissent aimer et travailler, Freud conseillait à ceux qui souffraient de maux de l’âme une cure sur le divan. Jeff et son père avaient mis, eux, la théorie en application sur une plage reculée des Bahamas.
Source: www.ulyssemag.com
Image: © Office du tourisme des Bahamas
A Andros, la nature est reine. Située à 48 kilomètres à l’ouest de New Providence, l’île est ceinturée de plages sauvages, de mangrove, de bush épais et occupée en majeure partie par d’immenses forêts de pins des Bahamas. Ces arbres au tronc rouge sombre, sous lesquels poussent des palmiers nains, jaillissent de la roche calcaire qui éclate littéralement sous leur poussée. Leur bois montre une dureté telle que les charpentiers doivent utiliser des scies spéciales pour le couper ainsi que des clous adaptés afin de l’utiliser en construction. Les esclaves échappés des plantations de Louisiane et les Indiens Séminoles se sont réfugiés dans ces forêts au début du XIXe siècle et y survirent grâce à l’abondance du gibier, des crabes terrestres et du poisson. “La nature a été plus forte que le désir de l’homme blanc de réduire d’autres hommes à l’esclavage”, déclare Peter Douglas, responsable du groupe environnemental Andros Conservancy and Trust. Aujourd’hui, toutes ces ressources font la richesse de l’île sans pour autant attirer le visiteur, déconcerté par sa végétation sombre et son anatomie dentelée. En revanche, pour les adeptes de la plongée sous-marine, Andros est une destination mythique, car non seulement ils accèdent à la troisième barrière de corail de la planète, mais ils pénètrent aussi dans des eaux chaudes d’une transparence unique jusqu’à une grande profondeur.L’eau est ici plus qu’ailleurs dans les Bahamas source de vie et de découverte. C’est à Andros que deux bateaux-citernes viennent chercher de l’eau quand la nappe phréatique de Nassau s’épuise, et c’est à Andros que l’on peut faire l’expérience de nager dans un pur délire géologique nommé “trou bleu”. Il en existerait plus de 200, résultant de l’érosion et du soulèvement des plateaux calcaires, qui ont façonné un dédale de trous, de galeries et de grottes. En plongeant dans un trou bleu, le nageur traverse plusieurs couches : eau douce translucide, eau salée et eau salée anoxique (sans oxygène), qui lui procurent des sensations inconnues d’autant qu’il passe de l’eau transparente au bleu, puis au vert opaque, voire au noir, selon la profondeur. Les enfants, eux, sautent joyeusement dans ces piscines d’eau douce même s’ils prennent soin d’entretenir les légendes liées à des créatures fantasmatiques qui sortiraient la nuit des blue holes pour venir les terroriser.
Just relax”, conseille Jeff Birch, directeur, à Small Hope Bay, d’un ecolodge et d’un centre de plongée parmi les plus connus des Caraïbes. Alors que le soleil décline entre mer et palmiers, ce Bahamien d’adoption raconte son histoire. “C’est par fidélité à une philosophie de vie que mon père a quitté le Canada et emmené sa famille dans cette baie déserte en 1960. Il y a fondé le premier centre de plongée des Bahamas. J’avais 4 ans, et, dès lors, je suis allé tous les jours, pieds nus, à l’école. Puis je suis parti pour mes études, mais vite revenu.” Sans se douter qu’il allait évoquer les fondements d’une théorie célèbre, l’écologiste conclut : “J’ai adopté la philosophie de mon père, l’essentiel réside dans la recherche du partage harmonieux entre le travail et le plaisir.” Afin qu’ils puissent aimer et travailler, Freud conseillait à ceux qui souffraient de maux de l’âme une cure sur le divan. Jeff et son père avaient mis, eux, la théorie en application sur une plage reculée des Bahamas.
Source: www.ulyssemag.com
Image: © Office du tourisme des Bahamas
