Un directeur de centre de plongée poursuivi en justice
Une plongeuse avait trouvé la mort lors d'une sortie plongée sur une épave, dans la baie de Quiberon le 5 septembre 2009. Le responsable du club de plongée auquel elle appartenait était poursuivi, hier, devant le tribunal de Lorient.
La justice lui reproche de ne pas l'avoir suffisamment sécurisée et d'avoir mal apprécié les capacités de la victime. Cette dernière, âgée de 59 ans, infirmière libérale à Sainte-Anne-d'Auray et mère de trois enfants, s'était découvert une passion récente pour la plongée sous-marine. Membre du club subaquatique de la ria d'Étel, après un niveau 1 de plongée obtenu en avril 2007, elle avait accédé au niveau 2, deux ans plus tard. Dans l'après-midi du 5 septembre 2009, le directeur du club de plongée étellois avait amené son groupe, en baie de Quiberon.
Ils étaient deux plongeurs à encadrer le groupe: lui et un autre plongeur expérimenté. La victime avait effectué la plongée avec une autre femme d'un même niveau. 29 minutes après, c'était la remontée. Quand la victime était arrivée à la surface, sa «coéquipière» s'était rendu compte qu'il y avait un problème. Elle était arrivée à la ramener au bateau qui avait dérivé de son mouillage et se trouvait à 300m de là, sans personne à bord susceptible de les aider. Quand les autres étaient revenus, il était trop tard. La victime avait succombé à une surpression pulmonaire.
S'appuyant sur le fait que la victime était «une nageuse et une plongeuse moyenne», le procureur a estimé, hier, que le prévenu «aurait dû se montrer plus vigilant» et ne pas la laisser en autonomie. Il a aussi pointé du doigt le fait que la plongée soit allée au-delà des 20m réglementaires, les ordinateurs de plongée relevant 27,80m. Un argument battu en brèche par l'avocat du prévenu. Rappelant que les plongeurs de niveau 2 ont une marge de 5m supplémentaires, il a estimé que «la profondeur n'est pas en lien avec l'accident». Pour lui, «la plongée n'est pas plus risquée qu'une autre discipline mais le risque zéro n'existe pas...». Et de s'interroger: «Est-ce que s'il l'avait accompagnée, cela aurait permis d'éviter la surpression pulmonaire, sachant qu'elle peut arriver en piscine, à trois mètres de profondeur?». À défaut de faute caractérisée à reprocher à son client, il a demandé sa relaxe ou un supplément d'information.Le procureur, lui, a requis six mois de prison avec sursis avec cinq ans d'interdiction d'animer un club de plongée. Jugement le 21 juin.
Source: www.letelegramme.com
La justice lui reproche de ne pas l'avoir suffisamment sécurisée et d'avoir mal apprécié les capacités de la victime. Cette dernière, âgée de 59 ans, infirmière libérale à Sainte-Anne-d'Auray et mère de trois enfants, s'était découvert une passion récente pour la plongée sous-marine. Membre du club subaquatique de la ria d'Étel, après un niveau 1 de plongée obtenu en avril 2007, elle avait accédé au niveau 2, deux ans plus tard. Dans l'après-midi du 5 septembre 2009, le directeur du club de plongée étellois avait amené son groupe, en baie de Quiberon.
Ils étaient deux plongeurs à encadrer le groupe: lui et un autre plongeur expérimenté. La victime avait effectué la plongée avec une autre femme d'un même niveau. 29 minutes après, c'était la remontée. Quand la victime était arrivée à la surface, sa «coéquipière» s'était rendu compte qu'il y avait un problème. Elle était arrivée à la ramener au bateau qui avait dérivé de son mouillage et se trouvait à 300m de là, sans personne à bord susceptible de les aider. Quand les autres étaient revenus, il était trop tard. La victime avait succombé à une surpression pulmonaire.
S'appuyant sur le fait que la victime était «une nageuse et une plongeuse moyenne», le procureur a estimé, hier, que le prévenu «aurait dû se montrer plus vigilant» et ne pas la laisser en autonomie. Il a aussi pointé du doigt le fait que la plongée soit allée au-delà des 20m réglementaires, les ordinateurs de plongée relevant 27,80m. Un argument battu en brèche par l'avocat du prévenu. Rappelant que les plongeurs de niveau 2 ont une marge de 5m supplémentaires, il a estimé que «la profondeur n'est pas en lien avec l'accident». Pour lui, «la plongée n'est pas plus risquée qu'une autre discipline mais le risque zéro n'existe pas...». Et de s'interroger: «Est-ce que s'il l'avait accompagnée, cela aurait permis d'éviter la surpression pulmonaire, sachant qu'elle peut arriver en piscine, à trois mètres de profondeur?». À défaut de faute caractérisée à reprocher à son client, il a demandé sa relaxe ou un supplément d'information.Le procureur, lui, a requis six mois de prison avec sursis avec cinq ans d'interdiction d'animer un club de plongée. Jugement le 21 juin.
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